La Guinée s’enfonce dans une spirale d’incertitudes à l’approche des élections prévues en 2025. La récente décision du gouvernement de nommer de nouveaux responsables locaux chargés des affaires politiques et électorales a provoqué un tollé dans l’arène politique. Pour certains, cette manœuvre n’est rien d’autre qu’une tentative déguisée de la junte militaire d’asseoir davantage son contrôle sur le processus électoral.
Le RPG arc-en-ciel, principal parti d’opposition et ancien détenteur du pouvoir, n’a pas tardé à réagir. Mohamed Lamine Kamissoko, responsable de la mobilisation du parti, a dénoncé avec vigueur ce qu’il qualifie de « stratégie machiavélique ». Selon lui, ces nominations s’inscrivent dans un plan bien ficelé visant à assurer à la junte une prolongation illégitime de son règne. « Ce n’est pas une surprise, mais une véritable démonstration de force », a-t-il martelé, accusant ouvertement le régime actuel de vouloir s’éterniser par tous les moyens.
Mais au-delà de cette critique acerbe, Kamissoko pointe du doigt un acteur souvent oublié dans le discours public : les puissances occidentales. À ses yeux, ces dernières ne seraient pas étrangères aux dérapages politiques en Afrique. « Tous les coups d’État sont, d’une manière ou d’une autre, soutenus par l’Occident. La plupart de ces militaires putschistes ont été formés dans ces pays, puis réutilisés comme pions », a-t-il lancé, jetant ainsi un pavé dans la mare.
Pour le RPG, les récentes nominations de chefs préfectoraux sont clairement destinées à verrouiller les institutions électorales, à marginaliser les partis politiques et à saper les bases de la démocratie. « Tout ceci est orchestré pour enterrer les aspirations démocratiques et pérenniser la domination militaire », a ajouté Kamissoko, visiblement préoccupé par l’évolution de la situation.
À l’aube d’une transition politique cruciale, la Guinée semble à la croisée des chemins. L’éventualité d’un coup de force électoral hante l’opinion publique, et les prochains mois seront décisifs. Face à un régime militaire déterminé à maintenir son emprise, l’opposition devra redoubler d’efforts pour défendre l’avenir démocratique du pays. Un bras de fer qui s’annonce long et difficile, avec en ligne de mire, l’élection de 2025.
Alpha Amadou Diallo