Conakry a accueilli un atelier dédié à la médecine traditionnelle, visant à structurer et réglementer cette pratique profondément ancrée dans la culture du pays. À l’ouverture des travaux, Dr Faya Bruno Tenguiano, représentant de la Direction nationale de la santé familiale et de la médecine traditionnelle, a souligné l’importance de cette rencontre pour le système de santé communautaire.
« Votre présence ici montre votre compréhension de l’impact de la médecine traditionnelle sur la santé publique en Guinée », a déclaré Dr Tenguiano en ouverture. Il a rappelé que pour une grande partie des populations rurales, éloignées des structures de santé modernes, la médecine traditionnelle reste le recours privilégié. « Dans chaque village, il y a un tradipraticien, alors que la couverture de la médecine moderne est encore limitée sur le territoire », a-t-il précisé.
Le chef section soins de santé primaire œuvre depuis plusieurs années à la reconnaissance et à l’encadrement de cette médecine, appuyée par des politiques et normes spécifiques. « Nous avons désormais une politique et un plan stratégique, ainsi que des normes pour encadrer ce secteur, grâce aux efforts conjoints du gouvernement et de nos partenaires », a ajouté Dr Tenguiano.
Dr Mamoudou Sangaré, Directeur régionale de santé de la ville de Conakry a, pour sa part, insisté sur l’importance de vulgariser cette politique. « L’accessibilité de la médecine traditionnelle en fait un atout, mais une régulation est essentielle pour garantir un service de qualité », a-t-il affirmé. Il a notamment plaidé pour une collaboration renforcée entre tradipraticiens et médecins modernes, visant la mise en place de systèmes de référencement pour une meilleure prise en charge des patients.
Le Dr Sangaré a également partagé son expérience de la Chine, où les médecines traditionnelle et moderne coexistent harmonieusement. « Nous devons nous inspirer de cet exemple, en valorisant notre médecine traditionnelle tout en veillant à une organisation rigoureuse », a-t-il indiqué. Il a souligné l’importance des médias dans la sensibilisation du public à cette pratique, pilier de la culture guinéenne.
La médecine traditionnelle représente en effet un patrimoine vivant, transmis de génération en génération. « Dans de nombreux villages sans poste de santé, elle constitue un recours vital », a rappelé Dr Sangaré, appelant à un soutien accru pour structurer et rendre accessible cette médecine à tous les Guinéens.
Cet atelier marque ainsi une avancée significative pour la reconnaissance de la médecine traditionnelle en Guinée, avec pour objectif d’assurer des soins accessibles et de qualité pour tous.
Alpha Amadou Diallo