Conakry s’éveille une fois de plus sous le choc. Cette fois, c’est l’enlèvement d’Elhadji Alhassane Diallo, un commerçant respecté, qui secoue la capitale. Kidnappé à son domicile, il laisse derrière lui une communauté outrée et un Syndicat National des Commerçants de Guinée (SNCG) plus combatif que jamais.
Jeudi matin, dans l’atmosphère solennelle de la Bourse du Travail, la voix d’Elhadji Abdouhamane Kaba, deuxième secrétaire adjoint du syndicat, résonnait. Sa déclaration, empreinte de gravité, portait un message clair : trop, c’est trop.
« Nous exigeons des autorités une action immédiate. Il est impératif de retrouver les responsables de cet acte ignoble », a-t-il martelé. Ce cri du cœur, lancé à la transition, aux forces de défense et à la justice, va bien au-delà du sort tragique de M. Diallo. Il reflète un sentiment de vulnérabilité généralisé, un appel désespéré à des mesures concrètes.
Le SNCG ne demande pas la lune. Juste la sécurité. Pour ses membres, leurs familles, leurs biens. Une requête qui semble élémentaire, mais qui, en Guinée, devient une revendication presque politique.
Les commerçants, ce maillon essentiel de l’économie nationale, se sentent abandonnés. « Sans eux, pas de marchés approvisionnés, pas d’échanges fructueux, pas d’économie dynamique », a rappelé le syndicat. Leur sécurité, c’est aussi celle d’un pays qui cherche encore sa stabilité.
Mais au-delà des mots, une réalité amère se dessine : la sécurité des citoyens reste une équation difficile. Le climat d’insécurité devient une menace pour les acteurs économiques, et ce, dans un pays où chaque geste commercial participe à la survie collective.
Alors, que faire ? Les autorités, face à ce défi titanesque, doivent prendre leurs responsabilités. Le drame d’Elhadji Alhassane Diallo n’est pas qu’une affaire de commerçants. Il est le symptôme d’un mal profond. Si rien n’est fait, combien de Diallo encore avant que la peur ne tétanise définitivement le tissu économique ?
La balle est dans le camp des dirigeants. Agir, et vite, pour apaiser les craintes et ramener la sérénité. Faute de quoi, c’est la confiance même dans les institutions qui risque de disparaître, emportant avec elle le fragile équilibre économique de tout un pays.
Alpha Amadou Diallo