C’est un vent de coopération qui souffle entre la Guinée et la France, et il porte un nom : le volontariat. Ce mardi 26 novembre 2024, un protocole d’accord historique a été signé entre l’Agence Nationale du Volontariat Jeunesse (ANVJ) et France Volontaires. Une signature qui, à première vue, pourrait sembler anodine, mais qui recèle un potentiel immense pour la jeunesse guinéenne, en quête d’opportunités.
Dans une salle empreinte de solennité, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kéamou Bogola Haba, a présidé une cérémonie qui marque, selon ses propres mots, « une étape cruciale ». Le volontariat, ce concept souvent relégué au second plan, devient ici un levier stratégique. Non seulement pour lutter contre le chômage des jeunes, mais aussi pour construire des ponts culturels, économiques et humains entre les deux rives de la Méditerranée.
Des paroles qui résonnent, des promesses qui inspirent
Mamadou Macka Baldé, Directeur de l’ANVJ, n’a pas caché sa fierté : « Aujourd’hui, l’ANVJ entre dans l’histoire », a-t-il déclaré. Et pour cause. Après une collaboration récente avec le Corps de la Paix, voici que la Guinée s’associe à un partenaire de longue date, la France, pour relancer une dynamique réciproque. Imaginez un instant : des jeunes guinéens découvrant la France à travers le prisme du volontariat, et des jeunes français vivant au cœur des réalités guinéennes. Une immersion qui, au-delà des compétences acquises, forge des liens humains profonds.
Yann Delaunay, Directeur de France Volontaires, ne pouvait que saluer cette initiative. Avec une conviction palpable, il a rappelé les relations historiques entre son organisation et la Guinée, tout en projetant l’avenir : « Faire venir des volontaires français en Guinée permettra aussi aux jeunes guinéens de vivre l’expérience du volontariat en France. » Une équation gagnant-gagnant qui fait écho à des décennies de coopération.
Un enjeu national et international
Mais cet accord va bien au-delà des échanges bilatéraux. Il s’inscrit dans une vision plus large, celle d’une Guinée qui prépare activement son avenir. Le ministre Kéamou Bogola Haba l’a souligné avec force : le volontariat ne se limite pas à une simple expérience personnelle. Il est un « outil de développement » à part entière. Dans le cadre des projets structurants du pays, comme le projet Simandou 2040, les volontaires joueront un rôle crucial.
Ce partenariat, cependant, n’est pas qu’une affaire de chiffres ou de projets. Il porte un message fort, surtout pour une jeunesse tentée par les mirages de la migration illégale. « Une jeunesse formée et volontaire peut contribuer au développement sans passer par des chemins risqués », a martelé le ministre. Un plaidoyer pour une migration légale, éclairée, et surtout porteuse de perspectives.
Volontariat : une arme douce mais puissante
Cette chronique aurait pu s’arrêter ici, mais elle ne serait pas complète sans une réflexion plus large. En misant sur le volontariat, la Guinée et la France rappellent une vérité parfois oubliée : les solutions aux grands défis de notre temps ne passent pas toujours par des révolutions spectaculaires. Parfois, ce sont les initiatives discrètes, humaines, comme celle-ci, qui changent durablement les trajectoires.
Alors, que faut-il espérer de cet accord ? Que les jeunes guinéens et français deviennent des ambassadeurs de leurs cultures respectives. Que le volontariat cesse d’être perçu comme une simple passerelle vers un emploi, mais comme une école de vie. Et surtout, que cet élan inspire d’autres pays à emboîter le pas.
Car au final, le volontariat, c’est bien plus qu’un engagement : c’est une manière de tisser des ponts là où certains construisent des murs.
Alpha Amadou Diallo