Le 11 décembre 2024, l’arrestation de Dr David Makongo, dans la cour du ministère des Mines et de la Géologie, a secoué la scène politique et judiciaire guinéenne. Accusé de destruction de l’environnement, d’occupation illégale, d’évasion et de harcèlement moral, il avait été conduit à la Direction Centrale d’Investigation Judiciaire, sous l’égide du procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), Aly Touré. Un dossier qui, à première vue, semblait suivre son cours judiciaire.
Mais ce jeudi 26 décembre 2024, un rebondissement inattendu a marqué un tournant décisif dans l’affaire. Alors que la première demande de mise en liberté provisoire avait été rejetée par le juge Yakouba Conté le 23 décembre, l’appel interjeté par le procureur spécial, Aly Touré, a modifié le cours des événements. Selon le procureur, la décision du juge était entachée d’irrégularités procédurales. Dr Makongo, initialement poursuivi pour une infraction en flagrance, s’était vu soumis à une autre procédure, ce qui, selon le procureur, nécessitait une réévaluation du dossier.
Les avocats de la défense n’ont pas manqué de souligner l’absence de fondement clair dans ce dossier et ont également requis la libération provisoire de leur client, soulevant des doutes sur la transparence et la régularité de la procédure. À l’issue de l’audience, Dr Makongo a exprimé sa reconnaissance envers le procureur Touré pour avoir pris l’initiative de relever l’appel. Il a également salué l’engagement de ses avocats et a réitéré son appel en faveur d’une justice équitable et transparente, insistant sur la nécessité d’instaurer un climat de confiance pour rassurer les investisseurs étrangers et stimuler l’économie guinéenne.
Le juge, après avoir examiné les arguments du procureur, de la défense et du prévenu, a tranché : la décision de rejet de la mise en liberté provisoire a été annulée, et Dr David Makongo a été libéré. Toutefois, la justice n’a pas encore dit son dernier mot : le jugement final du dossier a été renvoyé au 13 janvier 2025.
Une décision qui, au-delà de l’affaire en question, soulève de nombreuses interrogations sur le fonctionnement de la CRIEF et sur la manière dont les procédures judiciaires sont menées dans des affaires aussi médiatisées. Reste à savoir si cette libération temporaire marquera un tournant dans la relation entre la justice, l’économie et la politique en Guinée.
Abdoul chaolis Diallo