L’ancien parti au pouvoir en Guinée, le RPG Arc-en-Ciel, exprime de vives inquiétudes quant à l’absence de visibilité et de progrès dans la gestion de la transition en cours. À l’approche de la fin de l’accord signé avec la communauté internationale, le parti d’Alpha Condé critique la junte militaire pour son manque de volonté à respecter ses engagements.
Lors de l’Assemblée générale du RPG, tenue le samedi 28 décembre 2024, Mohamed Lamine Kamissoko, membre influent du parti, a rappelé que la mission principale d’une transition est l’organisation des élections pour rétablir l’ordre constitutionnel. Or, selon lui, aucune avancée tangible n’a été faite dans ce sens.
“C’est la junte elle-même qui a promis une transition de 24 mois. À la signature de l’accord, le président de la transition avait affirmé qu’aucun jour supplémentaire ne serait ajouté à cette période. Aujourd’hui, alors que cette période touche à sa fin, aucun progrès concret n’a été accompli. Rien n’a été fait pour préparer les élections, et cela démontre un manque évident de volonté politique pour organiser le retour à la démocratie », a déclaré Kamissoko.
Le cadre du RPG a également dénoncé les conditions de vie difficiles des Guinéens sous le régime du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), rappelant les promesses de changement faites lors de l’accession au pouvoir de la junte.
« Lors de leur prise de pouvoir, ils accusaient Alpha Condé de museler la presse et de saboter la démocratie. Aujourd’hui, la réalité est bien différente : le peuple souffre, il est fatigué, il manque de nourriture et vit dans l’insécurité. Les enlèvements et les assassinats sont désormais quotidiens. La population en a assez et exige un changement », a-t-il ajouté.
Face à cette situation de crise, Mohamed Lamine Kamissoko a appelé les citoyens à soutenir les Forces vives de Guinée, qui organiseront des manifestations à partir du 6 janvier pour revendiquer des améliorations.
« Les Forces vives représentent toutes les composantes du pays réunies. Quand elles parlent, c’est le peuple de Guinée qui parle. Les engagements des Forces vives doivent être considérés comme ceux du peuple tout entier », a-t-il conclu.
Moussa Aziz Camara