Dans une interview récente accordée à Radio France Internationale (RFI), Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Transports et porte-parole du gouvernement guinéen, a tenu à clarifier une question qui fait couler beaucoup d’encre : le retour des leaders politiques actuellement établis à l’étranger. Contrairement aux rumeurs persistantes, le ministre a fermement démenti l’existence de toute interdiction de retour en Guinée pour ces figures politiques, à l’exception notable de l’ancien président Alpha Condé, qui fait l’objet de poursuites judiciaires.
« Aucun leader n’est interdit de revenir en Guinée. (…) Cellou Dalein Diallo (leader de l’UFDG, ndlr) ne fait pas l’objet de poursuites judiciaires en Guinée. Rien ne les empêche de revenir, » a affirmé Ousmane Gaoual Diallo. Le ministre a également cité d’autres figures politiques comme Lansana Kouyaté, Ousmane Kaba et Dr Faya Milimono, rappelant que plusieurs leaders demeurent en Guinée et critiquent librement le gouvernement sans faire face à des représailles.
Cette intervention intervient dans un climat de tensions où la question du retour des exilés est régulièrement utilisée comme baromètre de la stabilité politique du pays. En réitérant la liberté de ces leaders de rentrer au bercail, le gouvernement tente de désamorcer les accusations de répression politique et de se présenter comme un acteur ouvert au dialogue.
Cependant, Ousmane Gaoual Diallo n’a pas manqué de critiquer ce qu’il qualifie de stratégie opportuniste de certains exilés. « Ce qui est négatif chez eux, c’est de faire croire qu’ils sont persécutés au point de devoir rester à l’étranger ou qu’ils sont poursuivis par la justice, » a-t-il déclaré. Une accusation qui soulève des questions sur la véritable volonté de certains exilés de rentrer ou sur leur utilisation de l’exil comme un levier politique.
Cette mise au point souligne l’importance pour le gouvernement de contrôler le narratif autour de la situation politique interne, tout en tentant de rassurer une opinion publique souvent sceptique. Alors que le retour des figures politiques en exil reste un enjeu majeur pour la stabilité du pays, cette déclaration gouvernementale s’inscrit dans une volonté de préserver une image d’état de droit respectueux des libertés individuelles.
Par Aziz Camara