Depuis le renversement du gouvernement par le CNRD, la Guinée traverse une période de transition que beaucoup considèrent aujourd’hui comme un échec manifeste. Le samedi 11 janvier, Tidiane Conté, chargé des relations extérieures de l’Union des Forces Républicaines (UFR), a exprimé son indignation lors de l’assemblée hebdomadaire de son parti, pointant du doigt la gestion déplorable de cette transition.
Les critiques de M. Conté étaient acerbes et sans concession. Il a dénoncé une vie de plus en plus coûteuse pour les citoyens et une rupture de confiance flagrante entre les autorités de transition et les forces vives de la nation. Selon lui, les promesses de justice et de progrès annoncées à la veille du coup d’État sont restées lettre morte. « Nous sommes très déçus. On ne s’attendait pas à ça. La confiance est rompue. Il sera difficile de la rétablir », a-t-il déclaré, soulignant le sentiment d’abandon ressenti par la population.
Le tableau dressé par le responsable politique est sombre. La promesse d’une justice équitable, censée être « la boussole » du nouveau régime, semble avoir été oubliée. Pire encore, M. Conté a pointé du doigt la répression des opinions dissidentes et la fermeture progressive de l’espace médiatique : « Aujourd’hui, il n’y a même pas de presse en Guinée », a-t-il regretté.
L’absence de dialogue entre les autorités militaires et les citoyens est, selon lui, une autre preuve de l’échec de la transition. « Ils doivent l’admettre et l’accepter. La charte stipule que les autorités de la transition et nous devons travailler ensemble. Ce que nous n’avons pas vu pendant toute cette période », a déploré M. Conté.
La perspective de nouvelles élections semble s’éloigner, faute d’organe électoral fonctionnel et de fichier électoral crédible. Cette situation est jugée « triste et dommageable » par l’UFR, qui appelle à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Sur le plan socio-économique, la critique est tout aussi sévère. « La population souffre. Nos femmes, nos mamans dans les marchés, peuvent témoigner. Les conditions de vie des Guinéens sont devenues difficiles », a affirmé M. Conté, rappelant que dans d’autres pays, les discussions portent sur les infrastructures et l’éducation, alors qu’en Guinée, le quotidien reste marqué par la précarité.
Pour Tidiane Conté, la transition est par nature une étape temporaire qui ne peut répondre aux aspirations de développement d’un pays. « La transition ne peut pas développer un pays. Les trois années que nous avons connues sont un témoignage éloquent pour savoir si la vie des Guinéens a changé », a-t-il conclu.
Face à cet état de fait, l’UFR plaide pour un dialogue inclusif et sincère, seul gage d’un retour à la normalité et d’un transfert du pouvoir aux civils. Il est temps, selon eux, que les promesses de justice et de développement se traduisent enfin en actes concrets pour le bien de tous les Guinéens.
Alpha Amadou Diallo