Conakry, 28 janvier 2025 – La Guinée semble de nouveau sur le fil du rasoir. Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a tiré la sonnette d’alarme concernant la stabilité du pays, avertissant que des appels à l’insurrection, notamment de la part de l’ex-président Alpha Condé, mettent en péril l’ordre public. Ses propos, diffusés sur la Radiotélévision guinéenne (RTG), rappellent les tensions politiques qui avaient secoué le pays en 2021.
Lors de l’émission « On fait le Point », Amadou Oury Bah a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme de l’irresponsabilité politique, notamment de la part de ceux qui réclament la réutilisation de l’ancien fichier électoral. « L’ancien fichier a déjà conduit à 200 morts. Est-ce responsable ? », a-t-il interrogé, soulignant les risques d’une nouvelle précipitation électorale.
Le Premier ministre a également dénoncé des « appels subversifs » de la part de certains dirigeants politiques, qu’il a accusés d’être responsables d’une gestion chaotique du pays. « Ceux qui aujourd’hui appellent à un coup d’État étaient hier les mêmes à parler au nom du peuple guinéen. L’impunité, c’est fini », a-t-il affirmé.
En réponse à ces tensions, l’administration a convoqué plusieurs responsables politiques pour qu’ils justifient les déclarations de leurs leaders. Le Premier ministre a précisé que des décisions seraient prises conformément à la Charte nationale si ces derniers assumaient leurs propos.
Dans un contexte où l’opposition semble déterminée à remettre en question l’ordre en place, Amadou Oury Bah a clairement fait savoir que l’impunité était désormais révolue. Il a particulièrement ciblé l’utilisation de fonds pour manipuler l’opinion publique, insistant sur le fait que « ceux qui achètent des influenceurs et des médias » devront répondre de leurs actes.
Toutefois, le chef du gouvernement a aussi souligné que certains responsables politiques avaient pris leurs distances avec ces appels à la violence, appelant à un dialogue constructif.
La Guinée se trouve donc à un carrefour critique. D’un côté, un gouvernement ferme sur la préservation de la paix et de l’ordre; de l’autre, des divisions profondes qui ravivent les spectres des violences passées. L’évolution de cette crise pourrait redéfinir la trajectoire politique du pays.
Le Premier ministre a conclu avec une mise en garde solennelle : « La rigueur de la loi s’appliquera à tous ceux qui menacent la paix et la stabilité de notre nation. »
Algassimou Diallo