Le Premier ministre Amadou Oury Bah et plusieurs membres de son gouvernement ont débarqué mardi soir à Nzérékoré pour lancer en grande pompe l’initiative d’immersion gouvernementale. Un concept présenté comme une volonté du président de la transition de rapprocher l’administration centrale des réalités locales. Mais au-delà des discours, que faut-il vraiment attendre de cette démarche ?
Sur le papier, l’objectif affiché semble noble : recueillir les préoccupations des citoyens, évaluer l’impact des politiques publiques et adapter l’action gouvernementale aux besoins réels des populations. Nzérékoré n’est que la première étape d’une tournée qui devrait s’étendre à l’ensemble du pays. Mais peut-on vraiment espérer que cette initiative aboutisse à des changements concrets, ou s’agit-il d’un simple exercice de communication politique ?
Les Guinéens sont habitués à ces tournées ministérielles aux allures de spectacle, où les officiels descendent sur le terrain, serrent quelques mains, prennent des photos et repartent sans que rien ne change en profondeur. Le risque est grand que cette immersion ne soit qu’une nouvelle opération de charme destinée à donner l’illusion d’un gouvernement à l’écoute, sans réelle volonté de transformation.
Les attentes des populations, elles, sont bien réelles. Elles concernent des infrastructures défaillantes, des services publics en lambeaux et une gouvernance encore largement centralisée. Si cette initiative ne se traduit pas par des mesures concrètes et des engagements tenus, elle ne fera qu’accentuer la méfiance des citoyens envers leurs dirigeants.
Alpha Amadou Diallo