C’est devenu un rituel : chaque déplacement du gouvernement en immersion dans l’intérieur du pays s’accompagne d’annonces, de poses de premières pierres et d’inaugurations. Cette fois, c’est Faranah qui reçoit son lot de promesses en béton.
Ce mercredi 12 février 2025, sous un soleil de plomb, le Premier ministre Bah Oury a présidé la cérémonie de lancement des travaux pour la future direction régionale de la police. Une énième infrastructure, certes, mais une pierre de plus dans l’édifice – encore fragile – d’un État qui veut se rapprocher de ses citoyens.
Mais au-delà du protocole et des discours convenus, une phrase a marqué les esprits. Celle du ministre de la Sécurité, le Général Bachir Diallo : « La sécurité n’est pas un luxe mais un droit. » Une évidence, pourrait-on penser. Mais une évidence trop souvent oubliée dans un pays où, pour bien des citoyens, se sentir en sécurité relève encore du privilège.
Cette déclaration sonne comme un engagement. Encore faut-il que les actes suivent. Construire des bâtiments, c’est bien. Les doter de moyens humains et matériels, c’est mieux. Car pour de nombreux Guinéens, la sécurité reste un vœu pieux, un mirage dans un quotidien où l’insécurité, qu’elle soit urbaine ou rurale, fait loi.
Alors, cette première pierre à Faranah sera-t-elle le début d’une vraie politique de sécurité de proximité ? Ou restera-t-elle un simple symbole, vite oublié une fois les officiels repartis ? L’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : en matière de sécurité, les Guinéens ne veulent plus de promesses. Ils veulent des résultats.
Saliou Keita