Ce samedi 15 février 2025, l’ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères sous le régime d’Alpha Condé, Dr Hady Barry, a tenu une conférence de presse à Conakry. Désormais à la tête du Mouvement des Patriotes pour la Refondation, il a exprimé son soutien au Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) tout en rendant hommage à l’ex-président Alpha Condé, qu’il considère comme son bienfaiteur.
Contrairement à certains cadres du RPG Arc-en-Ciel qui critiquent ouvertement la gestion de l’ancien régime, Dr Hady Barry a pris la défense d’Alpha Condé. Selon lui, l’ancien chef de l’État avait une vision pour la Guinée, mais il aurait été prisonnier d’un système déjà en place, un phénomène qui aurait également affecté ses prédécesseurs.
Alpha Condé, otage d’un système en place ?
« Le professeur Alpha Condé était sincère dans sa vision pour la Guinée. Mais à son arrivée au pouvoir, il ne connaissait pas bien le pays ni ses réalités. Il s’est retrouvé prisonnier d’un système qui existait avant lui et qui l’a pris en otage. Ce même système avait déjà enfermé Ahmed Sékou Touré, le général Lansana Conté et même Dadis Camara. »
Dr Hady Barry a expliqué que l’ancien président avait dû faire des concessions pour accéder au pouvoir, ce qui l’aurait affaibli face aux rouages administratifs et politiques existants. « Il avait l’intention de bien faire, mais il ne pouvait pas tout contrôler. Un président ne gère pas toute l’administration guinéenne. Beaucoup de dossiers disparaissaient dans les tiroirs avant même d’aboutir. »
Un avertissement au général Doumbouya
S’adressant à l’actuel chef de la transition, le général Mamadi Doumbouya, Dr Barry l’a exhorté à prendre des mesures fermes pour ne pas subir le même sort que ses prédécesseurs. « Si le président Mamadi Doumbouya ne fait pas attention, il sera lui aussi victime de ce système. Mais contrairement à Alpha Condé, il ne doit sa position à personne et n’a signé aucun accord pour arriver au pouvoir. Il a donc les moyens de prendre des décisions fortes. »
Ce discours, qui réhabilite en partie l’image d’Alpha Condé, contraste avec les critiques formulées par certains anciens proches du président déchu. Il met en lumière la complexité du pouvoir en Guinée, où chaque chef d’État semble confronté à une machine administrative et politique difficile à réformer.
Alpha Amadou Diallo