C’est un nom qui, jusqu’ici, inspirait le respect dans les couloirs feutrés des tribunaux. Mais en ce début de semaine, Me Modibo Camara a vu sa carrière basculer dans l’infamie. Radié du barreau, interdit d’exercer, banni de la profession qu’il incarnait depuis des années. Un naufrage professionnel qui, pour beaucoup, résonne comme un avertissement.
L’affaire éclate le 30 décembre 2024. Moussa Camara, un homme de 72 ans, porte plainte. Son accusation est lourde : il aurait confié 74 000 euros à son avocat pour l’acquisition d’un bien immobilier à Yorokoguéya. Sauf que la maison, loin de lui appartenir, s’est retrouvée enregistrée au nom de Me Modibo Camara lui-même. Faux, usage de faux, escroquerie. Autant de mots qui sonnent le glas d’une réputation.
Le Conseil de l’Ordre des Avocats n’a pas tardé à réagir. Après une audience tenue à huis clos, la sanction est tombée : radiation pure et simple. Plus de robe, plus de plaidoiries, plus de dossiers à défendre. Sa carte professionnelle confisquée, la décision affichée en place publique dans les locaux de l’Ordre, comme pour sceller un chapitre révolu.
Et maintenant ? Pour Me Modibo Camara, l’horizon judiciaire s’assombrit. Si l’Ordre des Avocats a jugé que les questions pécuniaires ne relevaient pas de sa compétence, le Tribunal de Dixinn, lui, prendra le relais. L’ancien avocat devra répondre devant la justice, cette même justice qu’il servait autrefois. Ironie cruelle du destin.
Dans les couloirs des palais de justice, l’affaire fait jaser. Certains y voient une énième preuve des dérives d’un système gangrené, d’autres un cas isolé qui rappelle que nul n’est intouchable. Une chose est sûre : derrière cette radiation, il y a un homme déchu, un client floué, et une profession qui, une fois de plus, tente de laver son honneur.
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Algassimou L Diallo