Accusé par le New York Times d’avoir menti sur des éléments clés de son parcours, le républicain a reconnu le 26 décembre avoir falsifié certaines parties de sa biographie…
«Mes pêchés tiennent au fait que j’ai embelli mon CV. Je suis désolé». George Santos récite ainsi son acte de contrition dans les colonnes du quotidien américain The New Tork Post ce lundi 26 décembre. C’est que le député américain, élu membre du Congrès de l’État de New York à la suite des élections de mi-mandat de novembre 2022, est dans l’œil du cyclone aux États-Unis.
Bas du formulaire
En cause : son CV, dûment falsifié durant sa campagne, et démonté point par point à la suite d’une enquête du New York Times publiée le 19 décembre. L’annonce de ces mensonges a fait grand bruit dans la presse américaine, conduisant son adversaire à réclamer sa démission avant même son investiture.
Aucune trace de l’élu
L’affaire commence il y a quelques semaines. Dans une enquête, le New York Times révèle que George Santos, fils d’immigrés brésiliens né dans le Queens à New York, et candidat ouvertement homosexuel, pourrait avoir menti sur plusieurs points de ses biographies, comme l’obtention d’un diplôme en finance au Baruch College de New York en 2010, et des passages à la banque Citigroup ou la banque d’investissement Goldman Sachs. Des porte-parole de ces trois entités ont assuré au New York Times qu’ils n’avaient retrouvé aucune trace du nouvel élu, qui doit prendre ses fonctions début janvier.
Le Baruch College a confirmé à l’AFP ne pas avoir retrouvé dans ses dossiers un George Santos diplômé autour de l’année 2010. Le quotidien new-yorkais jette aussi le doute sur le fonctionnement d’une association, «Les amis des animaux unis» («Friends of pet united», en anglais), mise en avant par l’ancien candidat, et estime aussi que son entreprise de conseil en finance, la «Devolder Organization», «est une sorte de mystère».
Dans sa déclaration financière à la Chambre des représentants, déposée en septembre, George Santos assure que la société lui a versé un salaire de 750.000 dollars et des dividendes compris entre 1 et 5 millions de dollars. Mais le formulaire ne comprenait «aucune information sur les clients qui auraient pu contribuer à un tel butin, une violation apparente de l’obligation de divulguer toute rémunération supérieure à 5000 dollars provenant d’une même source», selon le journal américain.
Le New York Times est catégorique : cette histoire constitue «l’un des exemples les plus stupéfiants de falsification par un futur parlementaire d’éléments essentiels de sa biographie.» Les accusations pleuvent alors de la part de ses adversaires qu’il avait devancés lors des élections de mi-mandat. «La vérité c’est que Santos a totalement menti aux électeurs (…) et ne mérite pas de représenter Long Island et le Queens», a ainsi réagi son adversaire démocrate, Robert Zimmerman. Ce dernier a appelé à sa démission et à une «enquête immédiate de la commission d’éthique de la Chambre des représentants, de la commission électorale fédérale et du procureur». La réaction de l’accusé ne se fait pas attendre. George Santos botte d’abord en touche, via une déclaration de son avocat, Joseph Murray, en se disant «pas surpris d’avoir des ennemis au New York Times qui tentent de le salir à coups d’accusations diffamatoires».
«Je ne suis pas un criminel»
Le 26 décembre, George Santos avoue finalement : il admet ne jamais avoir travaillé pour les prestigieuses banques Goldman Sachs ou Citigroup, ni détenir de diplôme universitaire, contrairement à ce qu’il prétendait. Le futur député révèle également avoir été marié à une femme pendant des années, alors même qu’il était perçu comme le premier républicain ouvertement gay à conquérir un siège à la Chambre des Représentants.
En revanche, le républicain, qui présente ses excuses, nie résolument avoir commis une infraction pénale, alors même que le New York Times a découvert des archives judiciaires au Brésil montrant que Santos avait été inculpé pour fraude dans sa jeunesse. Il y est identifié «par son nom complet, sa date de naissance et les noms de ses parents». Le futur élu a balayé l’idée d’abandonner le siège qu’il occupera à partir du 3 janvier à la Chambre des représentants, déclarant au New York Post «ne pas être un criminel».
L’État de New York, considéré comme favorable aux démocrates, a vu plusieurs sièges d’élus à la Chambre des représentants basculer du côté républicain, contribuant à leur courte majorité à la chambre basse à Washington. Les démocrates ont gardé la majorité au Sénat.
(Source : Le Figaro)