Aboubacar Diesto Camara, un responsable du Syndicat national de l’éducation (SNE) a révélé, ce jeudi 5 janvier 2023, qu’au moins 5000 enseignants dont un groupe de 3200 envoyés à la retraite depuis 2021, sont en marge du système éducatif, ce qui, selon lui, entrave le bon fonctionnement des écoles guinéennes.
« Ils ont mis d’abord 3200 enseignants qui ont été envoyés à la retraite au moment où 1800 autres sont grabataires et donc ne sont pas en mesure de donner des cours. Comment peut-on résoudre les problèmes de l’éducation dans une telle situation ? », s’est interrogé Camara dans l’émission produite en langue soussou « Won kha Ya fèn ».
La maladie ou la mise à la retraites de ces 5000 enseignants expliquerait le déficit d’enseignants constaté dans le pays ces derniers mois.
Selon le syndicaliste, le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation (MEPUA) ne devrait pas être fier d’un tel bilan qui est aussi la conséquence de la politique « mise à la retraite systématique » menée par le ministère de la fonction publique.
« A la fin de l’année (2022), il était également prévu que 1000 autres enseignants supplémentaires soient envoyés à la retraite », a ajouté Camara.
Evoquant l’aspect de la formation des formateurs, Camara a critiqué le système actuel dit de « formation en continu » qui, d’après lui, n’apporte aucune valeur ajoutée à la performance des enseignants.
« L’une des promesses non tenues est le fait de dire que tout le cabinet du ministre du MEPUA, du ministre au secrétaire général, en passant pas le chef de cabinet et les directeurs, tous devaient trouver un temps pour dispenser les cours dans les différentes écoles. Cela n’a pas été fait », a dit Camara qui a cité le cas de quelques directeurs préfectoraux de l’éducation à Kaloum, de Boké et de Macenta comme exceptions.
Camara a indexé le pléthore d’élèves dans les classes comme l’une des raisons de la crise que traverse actuellement l’école guinéenne.
« La norme admise est de 48 élèves maximum par classe mais tel n’est pas le cas. Les inspecteurs vont dans les écoles mais ils ne voient pas ça », a-t-il ironisé.
Les résultats des examens scolaires ont été catastrophiques en 2022 et les autorités militaires, qui ont pris le pouvoir suite à un putsch contre l’ex président Alpha Condé, ont promis de redresser l’école guinéenne, sans dire exactement comment elles comptent procéder pour atteindre leurs objectifs.
Aïssatou Walid Bah