Suite à l’annonce de la dissolution imminente des conseils communaux, par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, notre rédaction a interrogé le juriste et analyste politique, Fayimba Mara, sur les enjeux d’une telle situation. Condé a annoncé que lesdits conseils communaux pourraient être remplacés par des délégations spéciales dès la fin du mois de février 2023…
« Nous sommes dans une transition donc une situation d’exception. Le régime qui a été à l’origine de leur arrivée à la tête de communes rurales et urbaines a été renversé donc, dans les conditions normales, il n’est pas très approprié juridiquement que des conseils communaux continuent à exercer », affirme le juriste.
Selon lui, « c’est une situation d’exception. Ils ne sont pas investis de la confiance des autorités actuelles, donc si on parle des délégations spéciales, ça se comprend parce qu’une délégation spéciale, c’est pour gérer une situation passagère et comme celle-ci ».
Mara estime que le processus, qui a déjà commencé depuis l’arrivée de la junte militaire au pouvoir, ne devrait pas tarder encore plus.
« Je crois que ça ne reste plus beaucoup parce qu’ils en ont procédé au renouvellement de la plupart des communes urbaines et rurales aujourd’hui sont gérés effectivement par ces délégations spéciales », fait-il remarquer.
Evoquant l’expiration de mandat des conseils communaux, le juriste soutient qu’il ne faut pas raisonner comme dans une situation normale.
« On parle d’expiration de mandat quand nous sommes dans une situation légale. (Aujourd’hui), cela dépend de l’humeur ou tempérament du la junte de les faire partir. Il est très difficile aujourd’hui de justifier ça par des arguments juridiques », dit-il.
« Ce qui reste clair, le pays est géré selon la charte de la transition et puis, au-delà, l’humeur et le tempérament des autorités en charge », a conclu Mara.
Alpha Amadou Diallo