Dans un communiqué rendu public ce mardi, 24 janvier 2023 dont lindependant.org a reçu copie, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), mouvement officiellement dissous par la junte militaire au pouvoir en Guinée, a révélé des plaintes du pouvoir actuel contre certains de ses responsables, brocardant au passage la justice guinéenne qu’il qualifie « d’instrumentalisée et caporalisée par le CNRD ».
Cette sortie fait suite à la visite rendue à leurs leaders (Foniké Menguè et Ibrahima Diallo, respectivement Coordinateur et Responsable des opérations du mouvement (FNDC) par des officiers de police judiciaire (OPJ) et par le doyen des juges du tribunal de Première Instance de Kaloum.
« Cette visite fait suite à une plainte contre Sékou Koundouno, Ibrahima Diallo et Oumar Sylla Foniké Mengué formulée par les sieurs :
1. Colonel Mamady Doumbouya, Président de la transition,
2. Aboubacar Sidiki Camara, Ministre de la défense,
3. Amara Camara, Secrétaire Général à la Présidence de la République,
4. Balla Samoura, Haut commandement de la Gendarmerie Nationale,
5. Sadiba Koulibaly, Chef d’état-major des Armées
6. Alphonse Charles Wright, Ministre de la justice. », soutient le communiqué du FNDC.
Selon les activistes du mouvement constitué de partis politiques et de la société civile, « ladite plainte contre ces trois responsables du FNDC vient en réaction contre la récente plainte portée par le Mouvement contre le colonel Mamady Doumbouya au tribunal de Paris pour les crimes de sang pendant les manifestations pacifiques du FNDC pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
Les compagnons de lutte de Foniké Mengué disent constater « le refus systématique des tribunaux d’examiner les nombreuses plaintes portées contre les membres du CNRD et du gouvernement de transition ».
Pour sa part, les autorités guinéennes ont toujours présenté le FNDC comme un mouvement « violent » qui répète les troubles à l’ordre public, d’où sa dissolution.
Le FNDC avait été très actif dans la lutte contre « le troisième mandat » d’Alpha Condé.
A l’arrivée des militaires au pouvoir le 5 septembre 2021, plusieurs de ses membres, fraîchement sortis de prison par les militaires, avaient effectué des tournées à l’extérieur pour défendre les auteurs du coup d’état qui a renversé l’ancien régime.
Aïssatou Walid Bah