Joint par téléphone par lindependant.org le samedi 4 février 2023, le secrétaire général du Syndicat national de l’Education (SNE), Michel Pépé Balamou, désapprouve l’idée de ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, Guillaume Hawing, selon laquelle des caméras de surveillances seront installées dans les salles d’examens cette année.
« Nous pensons que l’utilisation des caméras de surveillances aux examens nationaux 2023 est inopportune et discriminatoire. Inopportune, d’autant plus qu’il y a un certain nombre de préalables qu’il va falloir remplir avant de procéder à cette vidéo surveillance. Discriminatoire, parce que ça va être appliqué à un groupe d’élèves d’une zone supposée être « zone à risque » et en même temps d’autres ne vont pas être couvertes par ces caméras de surveillances. Or, les apprenants doivent être mis dans les mêmes conditions, d’apprentissage, d’enseignement mais aussi d’évaluation. Toutes les mesures allant dans le sens de la lutte contre la fraude électronique et la fraude classique, nous y adhérons mais à l’allure où vont les choses je pense que c’est prématuré », a déclaré le secrétaire général du SNE.
Poursuivant dans le même sens, Balamou recommande non seulement qu’il ait un débat national, mais aussi un débat inclusif sur la question. Selon lui, le ministre Hawing est en train de calquer le modèle ivoirien pour le transposer sur le système éducatif guinéen.
« C’est bien d’imiter ailleurs, mais il faut s’interroger sur un certain nombre d’acquis dans ce pays (Ndlr : la Côte d’ivoire). Il y a eu déjà la digitalisation et la dématérialisation du système éducatif ivoirien ; en plus il y a l’enseignement à distance, ce qu’on appelle les classes virtuelles et des télévisions qui ne diffusent que des cours. Intégrer la vidéo surveillance en Côte d’Ivoire n’est qu’un parachèvement », fait-il remarquer.
« Notre école a besoin des bibliothèques, de laboratoires, de salles de lectures, d’effectifs vraiment raisonnables, 30 à 45 élèves par classe, mais aussi des bons enseignants, Aujourd’hui nous avons des enseignants en quantité et non pas en qualité. Même dans la capitale Conakry, il y a un manque d’enseignants ! Le ministre lors de son premier déplacement après sa nomination à l’intérieur du pays, nous a fait état de 1426 écoles hangars. Jusqu’à date, on ne nous a pas montré une image d’une école hangar transformée en école moderne. Donc nous pensons que la priorité des priorités devrait être cela », estime Balamou.
Alpha Amadou Diallo