Dans cet entretien accordé à lindependant.org, le président du parti de l’Union pour le mouvement populaire (UMP) Aboubacar Siddighi Diallo, a abordé des questions comme la manifestation annoncée par le FNDC et le bilan du CNT.
Lindependant.org : Le FNDC annonce une manifestation le 16 Février 2023 dans le Grand Conakry. Quelle est votre réaction ?
Aboubacar Siddighi Diallo : Je pense que tout Guinéen doit avoir pour objectif de faire en sorte que la transition finisse très rapidement. Les manifestations ne feront que retarder la transition, donc mon opinion aujourd’hui est que tous les Guinéens doivent accepter de pacifier le pays pour qu’on sorte rapidement de la Transition. Il faut que chacun se pose d’abord la question de savoir quel acte il doit poser.
Lindependant.org : Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) exige la libération des détenus politiques, l’arrêt des poursuites judiciaires contre les acteurs sociopolitiques mais aussi l’organisation d’un cadre de dialogue plus inclusif. Que vous inspirent ces revendications ?
Aboubacar Siddighi Diallo : Revendiquer c’est un droit lorsque vous en avez. Mais revendiquer des choses qui ne relèvent pas du droit, c’est également un autre point d’égarement. Si on dit d’arrêter les poursuites contre un citoyen… mais il y aura poursuite contre tout citoyen à tout moment tant que le droit doit prévaloir dans un Etat. On a poursuivi des chefs d’Etat en fonction, on a poursuivi des anciens chefs d’Etats, on a poursuivi des anciens ministres, des anciens directeurs, des directeurs mais on va continuer à poursuivre tant qu’il y a matière à poursuivre.
Aujourd’hui ce qu’il faut faire, c’est de faire des recours. Lorsqu’il y a des gens en prisons, ils ne sont pas jugés, il faut faire les recours contre les actes qui les maintiennent en prison. On ne peut pas demander une absolution totale pour un citoyen. Dire que si on doit dialoguer, il faut libérer les détenus, il ne faut pas porter des plaintes contre les gens, il faut annuler des poursuites, non !
Lindependant.org : On remarque que la tension monte entre la junte au pouvoir et quelques acteurs sociopolitiques. Comment sortir de cette crise ?
Boubacar Siddighy Diallo : La seule forme qui puisse nous sortir rapidement de cette crise, c’est d’éviter de créer une autre crise. Tant qu’il y a de grandes crises, la transition va perdurer parce que l’insécurité dans le manque de sérénité, dans les perpétuelles manifestations, il n’y aura que des destructions et un retard, on ne peut rien poser comme acte. Moi, je pense que s’il faut réclamer…, il y a eu un dialogue. Le dialogue, ils ont ouvert à tout le monde, des gens ont décidé de par leur propre chef qu’ils ne vont pas participer pour des choses qui leur reviennent, ça c’est leur droit. Mais dire que, parce qu’ils n’ont pas participé, tout ce qui a été fait est mal fait ou est censé n’avoir pas été fait donc il faut reprendre, ça c’est du non droit. Il faut toujours aller autour de la table. Aujourd’hui la Russie est en train de se taper avec l’Ukraine non ? Mais il y a les négociations qui se font.
Lindependant.org : Quel bilan tirez-vous du CNT un an après son installation ?
Aboubacar Siddighi Diallo : Je n’ai aucun bilan à tirer parce que je ne suis pas de près les travaux du CNT. Mais je pense qu’ils ont fait étalage de tout qu’ils ont eu à faire. Maintenant aux Guinéens de voir : est-ce que ça répond à leurs préoccupations ? Sinon il faudra faire des critiques et des propositions.
Propos recueillis par Alpha Amadou Diallo