A l’occasion d’une conférence de presse tenue ce mercredi, 08 février 2023 au siège du Mouvement des associations et ONG-Guinée (MAOG) sise à Yimbaya Pharmacie, la Coalition pour la promotion des langues Maternelles (COLAM) plaide et propose à l’organe législatif de la transition de tenir compte des langues maternelles dans la future constitution, créant une Académie Guinéenne des Langues Maternelles (AGUILAM).
S’inspirant de la déclaration de l’UNESCO faite sur la base de l’importance et la place qu’occupe les langues nationales dans la consolidation de la démocratie, l’acquisition de la connaissance et la promotion de la paix, la coalition pour la promotion des langues maternelles (COLAM), à travers la secrétaire générale, Bintou Koulibaly, demande au Conseil national de la transition (CNT) d’accompagner la dynamique.
« Il s’agit d’Insérer dans la future constitution des dispositions en faveur de la promotion et de la valorisation des langues maternelles. Parmi ces dispositions, ériger en langues officielles à côté du français au moins huit (8) des principales langues du pays. Déjà, le pays dispose au moins huit (8) langues maternelles codifiées. Ce sont : le Kpellewoo, le kissiei, le lomagoe, le Maninkakan, le Pular, le Sossokhui, Oneyan et le Wamey », a énuméré Koulibaly.
La responsable de la COLAM espère ainsi « rendre officielles ces langues dans les collectivités locales, dans le système d’enseignement, dans les débats parlementaires, dans les audiences des cours et tribunaux etc. Élaborer une loi organique portant « orientation linguistique de la République de Guinée » si celle-ci n’existe pas. Cette loi déterminera les modalités et les conditions fixant le statut juridique de ces langues. Dans le code des collectivités locales, donner la compétence linguistique à chaque commune urbaine et rurale d’adopter comme 2ème langue officielle après le français, au moins, une des huit (8) principales langues maternelle parlée sur le territoire de ladite commune ».
Plus loin, Koulibaly précise que « La loi L/97/022/AN du 19 juin 1997 appelée loi d’orientation de l’éducation nationale dans son titre 2, contenu et formes de l’éducation, article 6 et alinéa 3 stipule : « les langues nationales et africaines, les langues de grande communication et les techniques modernes d’éducation en sont les instruments ». Faire un effort à appliquer la loi d’orientation de l’Education Nationale qui date : De 1997 en l’adaptant à la nouvelle donne et en autorisant l’ouverture de filières bilingues langues maternelles-français. Mettre en place une véritable Académie Guinéennes des Langues Maternelles (AGUILAM) qui travaillera sur la cartographie linguistique, l’aménagement linguistique et la révision du code linguistique afin que la Guinée travaille dans l’esprit du projet linguistique de l’agenda 2063 de l’Union Africaine ».
Enfin, selon elle, une fois adoptées et appliquées ces propositions, elles permettront le rapprochement entre les hauts responsables de l’Etat et les citoyens, la valorisation de nos richesses culturelles, la réduction de l’abandon et l’échec scolaire, l’acquisition de la connaissance et la consolidation de la paix.
Alpha Amadou Diallo