Le corps sans membres de Mamadou Maladhö Diallo a été retrouvé ce vendredi matin (10 février 2023) sur les rails qui longent la grande mosquée Fayçal de Conakry. La victime serait un des déguerpis du bloc des professeurs, ce qui relance le débat sur l’opportunité et la méthode employée pour appliquer cette mesure radicale qui a frappé de nombreuses familles.
Selon Mohamed Ndiaye, commissaire principal de police, responsable de la police technique et scientifique, les circonstances ayant permis de retrouver le corps sur place demeurent encore floues.
« Nous avons été alertés ce matin par la cellule de transmission et d’intervention du ministère de la sécurité et de la protection civile suite à une découverte de cadavre au niveau de la grande mosquée Fayçal de Conakry. Arrivée sur les lieux, nous avons trouvé un corps démembré sur les rails. Il s’agit de savoir est-ce qu’il s’agit d’un dépôt ou autre chose », affirme-t-il.
« Le procureur nous a instruit d’appeler la protection civile et la médecine légale pour l’autopsie. C’est un corps qui est identifié, son frère est là. C’est un monsieur qui a été déguerpi au bloc des professeurs et qui est venu ériger domicile le long des rails ici. Son frère me dit qu’il avait un souci, mais sans déterminer la nature du souci. », a expliqué le commissaire de police.
Ndiaye déconseille tous les squatteurs qui se retrouvent dans des endroits non sécurisés de trouver d’autres abris.
« Nous informons tout le monde au nom des autorités, d’éviter de rester le long des voies ferrées. Ce n’est pas un logis normal. Ils ont été déguerpis, c’est vrai. Mais si vous avez une famille, rejoignez-la. Pour les mendiants, il y a une cité de la solidarité qui a été construite depuis le premier régime. Là-bas, c’est libre; ils ont tous déserté. Ce n’est pas non plus un endroit pour vendre. Ils doivent rejoindre les marchés. »
Ces derniers mois, les autorités militaires ont décidé d’accélérer le déguerpissements de familles dans des zones de la cité ministérielle, de Camayenne et dans d’autres zones du pays.
Les opérations ont fait de nombreux sans abris, y compris des centaines d’enfants, dont certains sont nés dans les quartiers d’où ils ont été déguerpis.
Amadou Tidiane Diallo (Avec Guinée7)