Les différents accusés présents au tribunal criminel chargé de juger les massacres, les viols et les exactions commis le 28 septembre 2009, ont bouclé leur passage à la barre, ce qui ouvre la voie à l’audition imminente des parties civiles dans les prochains jours.
L’accusé Paul Mansa Guilavogui a été le dernier accusé à comparaitre au tribunal. Il a nié toute participation à l’exécution des massacres au grand stade de Dixinn ou des tortures opérées au camp Koundara qu’il avait rejoint selon lui dans le cadre d’une « évacuation sanitaire ».
Guivalogui a affirmé et répété qu’il était en déplacement à Kankan et qu’il n’était pas présent à Conakry le jour du massacre du 28 septembre.
Les avocats de la partie civile ont sollicité le renvoi des débats à la semaine prochaine, le temps de préparer les victimes à passer à la barre.
De leur côté, la plupart des avocats de la défense ont demandé de rejeter la requête des avocats de la partie civile, arguant que leurs clients, actuellement en détention provisoire, ont besoin d’une évolution rapide du procès. L’autre argument évoqué par la défense est le fait que les avocats de la partie civile devraient être près à présenter leurs clients pour leurs témoignages « à tout moment ».
L’avocat Paul Yomba Kourouma a dit s’en tenir à la décision du tribunal, sans indiquer sa position par rapport à la requête de la partie civile.
« La comparution des parties civiles requiert des préalables. Et parmi ces préalables, il y a des questions de sécurité et de logistique. Parmi elles, il y a des victimes de viols, (…) des victimes fragiles, qui demandent d’être auditionnées dans l’anonymat. Il y a une salle qui est dédiée à ces cas là mais cette salle n’est pas encore prête », a déclaré un des principaux avocats de la partie civile.
Le ministère public a annoncé avoir fait des diligences qu’elle veut livrer au tribunal le mardi 14 février. Elle s’est toutefois opposé au report des auditions des parties civiles.
Le président du Tribunal a annoncé la suspension de l’audience. Il est revenu quelques minutes plus tard pour rejeter la demande de remise en liberté de Paul Mansa Guilavogui et annoncé la poursuite de l’audience concernant la citation des victimes le 14 février 2023 (demain mardi).
Aïssatou Walid Bah