Présentée à la barre du tribunal criminel chargé de juger les crimes et exactions commis le 28 septembre 2009, dame Fatoumata Barry, victime lors desdits événements, où elle a subi un viol, a fourni le mercredi 15 mars 2023 un témoignage accablant contre l’accusé Marcel Guilavogui, révélant également des détails qui dédouanent l’ex aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, le commandant Aboubacar Diakité dit « Toumba »…
Selon la victime, le capitaine Marcel Guilavogui faisait partie du groupe qui l’a agressée elle et les personnes présentes à ses côtés, dont des leaders politiques comme Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo.
« C’est lui même (Marcel), avec son groupe de militaires, qui donnait des coups (de crosse). J’en ai reçu comme ceux qui étaient avec moi », a déclaré Barry dans son témoignage.
« Marcel était au stade », at-elle insisté sans hésiter, interrogée par un des avocats du « neveu de Dadis ».
« Lorsqu’on nous frappait, entretemps Toumba est venu leur dire « pourquoi vous faites cela ? Qui vous a donné l’ordre de venir massacrer les paisibles citoyens ? ». Les disputes se sont engagés entre eux là-bas. Nous on ne connaissait pas Toumba. C’est l’un d’entre eux là-bas qui a crié « Toumba est venu ! », pensant que ce monsieur va se ranger de leur côté pour continuer leur massacre », a déclaré la victime.
« Même les leaders on les a harcelés, molestés, les battre comme n’importe quoi. Là où on n’a pas laissé les leaders, ce n’est pas nous qu’on va laisser, c’est ça qu’on a compris », a dit Barry dans son témoignage inédit.
Me Sidiki Bérété, avocat entre autres de Marcel a tenté de rattraper le coup en soulignant le passage de la victime dans un établissement psychiatrique.
« Ce n’est pas une nouvelle de dire qu’une victime de viol a été suivie par un psychiatre. C’est même une situation normale. Le plus important est la cohérence de son témoignage et des détails qu’elle a livrés. Parce qu’on a maintenant un témoin qui affirme que Marcel était non seulement au stade du 28 septembre, mais qu’il lui a asséné des coups et qu’il a tiré des coups de feu », fait un remarquer à lindependant.org un juriste, spécialiste du droit pénal.
Aïssatou Walid Bah