Dans un entretien accordé à nos confrères de FIM FM le vendredi 31 mars 2023, Moalim Touré, l’un des « conseillers » de l’ancien président Alpha Condé, et qui s’est présenté comme l’un des « facilitateurs » pour la désignation d’El Hadj Sékhouna Soumah à la tête de la Coordination de la Basse Côte, a affirmé que « Elhadj Sekhouna a été le concepteur du référendum pour le fameux troisième mandat ».
Moalim a également fustigé les propos tenus récemment par le « Kountigui », soutenant que celui-ci doit son titre à l’ex premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana et à Alpha Condé.
Lors de cette interview, Moalim a émis des doutes par rapport à la déclaration d’Elhadj Sékhouna, selon laquelle il a aurait dit à l’ex président Alpha Condé : « tu nous as gazés et je te garantis que tu sortiras de Sékhoutoureya sous les balles ».
« Est-ce que Alpha Condé que vous connaissez là, El Hadj Sékhouna peut se présenter devant lui et tenir une telle déclaration ? », s’est interrogé Moalim.
Après avoir longuement expliqué les circonstances dans lesquelles celui que l’on présente comme le « Kountigui » de la Guinée maritime a été intronisé à la tête de la coordination de la Basse Guinée, l’ex « conseiller » d’Alpha Condé a dénoncé les propos qu’il a jugés moqueurs et « qui ne devraient pas être tenus par un chef ».
Moalim a révélé qu’Alpha Condé (qui aurait joué, en même temps que l’ex PM Ibrahima Kassory Fofana, un rôle décisif dans la désignation d’El Hadj Soukhouna) a offert 3 véhicules 4×4 au « Kountigui » de la Basse Guinée et participé financièrement à ses soins à l’extérieur quand il est tombé malade.
« Quelqu’un qui vous a fait du bien, on ne peut pas se moquer de son malheur », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Moalim a également informé les journalistes que l’ex président participait (financièrement) aux cérémonies, évoquant une somme de 200 millions de francs guinéens offerte par l’ex chef de l’Etat, « destinés aux imams réunis chez le Kountigui pour lire le Coran », qui, d’après l’interviewé lui-même, était insuffisante pour donner le prix du transport aux 500 imams qui s’y trouvaient.
« La première fois que j’ai entendu parler de troisième mandat c’était avec El Hadj Sékhouna. Il a rappelé que du temps du général Lansana Conté, que c’est Mouloukou Souleymane qui à partir de Kankan a lancé le mouvement pour la réélection du général Conté à un troisième mandat et qu’à ce titre, la Basse Guinée devait une « dette de noblesse » à la Haute Guinée. Il a dit qu’il était prêt à soutenir le président à briguer un troisième mandat », a déclaré en gros Moalim.
Selon lui, la pomme de discorde a été dans le financement dans la dynamique d’une telle opération, quand un devis de 2 milliards GNF a été présenté à l’ex président qui aurait déclaré « si pour faire du commerce, ce n’est pas la peine ».
Moalim a également mit la plupart des ex hautes personnalités dans le même panier en ce qui concerne le fameux projet de troisième mandat d’Alpha Condé.
« Qui n’a pas participé au troisième mandat ? », s’est-il interrogé rappelant comment des militaires qui, tout au moins officiellement, s’étaient révoltés contre le projet de réélection d’Alpha Condé à partir de Kindia, où ils avaient même assassiné le commandant du camp militaire, ont été stoppés vigoureusement par les Forces Spéciales à l’époque commandés par l’actuel chef de la junte militaire au pouvoir (Ndlr : le colonel Mamadi Doumbouya).
Mais Moalim n’a pas voulu tirailler sur la question, affirmant que « la Guinée a besoin de tous ses fils pour se réconcilier ».
L’interviewé a également évoqué le cas de l’ex PM Kassory qui, d’après Moalim, est « très malade » et aurait besoin de « soins urgents » à l’extérieur.
Kassory est depuis plusieurs mois arrêté et emprisonné par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) sur la base d’accusation de corruption qu’il a rejetées en bloc.
Pour sa part, El Hadj Sékhouna n’a pas encore réagi au propos de celui qui se présente également comme une sorte de « fils adoptif » d’Alpha Condé. La suite promet…
Alpha Amadou Diallo