Dans un rapport confidentiel vu par WESTAF MINING, le groupe mondial spécialisé Wood Mackenzie (https://www.woodmac.com/), donne un aperçu intéressant du projet Simandou et des futures étapes de la construction des infrastructures, après la signature du « pacte d’actionnaires » intervenue 5 jours avant son annonce officielle le 13 mars.
Le groupe, tout en saluant les avancées du projet, se montre très prudent par rapport à certains objectifs affichés par les autorités militaires guinéennes.
« Bien qu’il s’agisse d’une étape clé du processus (Ndlr : le « pacte d’actionnaires »), plusieurs risques demeurent, intrinsèques aux projets de cette envergure. L’échéance du T1 2025 (Ndlr : premier trimestre 2025) pour les premières livraisons de minerai est sans aucun doute ambitieuse – et ne laisse pas beaucoup de place à de nouveaux retards », a indiqué le rapport.
« La présence du Consortium Baowu a contribué à accélérer le développement du projet alors que le pacte d’actionnaires, les estimations de coûts et toutes les approbations et tous les permis en suspens devaient être finalisés », affirme le groupe spécialisé Woodmac.
Pour rappel, les blocs 1 et 2 (Simandou nord) sont contrôlés par Winning consortium Simandou (WCS) et les blocs 3 et 4 (Simandou sud) par Rio Tinto Simfer.
« Le consortium Baowu a acheté les actions WCS InfraCo et MineCo du Consortium SMB, laissant la part du Consortium SMB dans WCS à 36 % (de 85 % précédemment) et le consortium Baowu à 49%. La part du gouvernement guinéen reste à 15 % », renseigne Woodmac.
Selon des sources proches du dossier, les négociations sont toujours en cours pour boucler les dernières étapes devant permettre la relance réelle du projet.
Une source du ministère de mines a également signalé certaines contraintes qui empêcheraient le déblocage du financement des premiers travaux marquant le feu vert obtenu, après 8 mois d’arrêt (Ndlr : près de 12 mois de perturbations si on tient compte du premier blocage intervenu en mars 2022).
Selon lui, la signature du « pacte d’actionnaires » aurait coïncidé avec le nouvel an chinois et à une période où le Conseil d’administration de Rio Tinto ne siège pas. Il serait question de 500 millions de dollars USD à décaisser dans un premier temps…
« Le développement du Simandou est l’ajout le plus important d’approvisionnement en minerai de fer à haute teneur de l’histoire récente. Simandou change la donne pour le marché du minerai de fer du point de vue du volume (110 Mt (ndlr : millions de tonnes) Phase 1 jusqu’à 180 Mt Phase 2) et de la qualité (fines à haute teneur de 65 % minerai de fer) », affirme le groupe Woodmac.
« Il (Ndlr : le projet Simandou) représente également un enjeu stratégique de la part de la Chine, qui souhaite réduire sa dépendance au minerai de fer maritime des « Big 4 » mineurs mondiaux. Il marque également la première réalisation majeure du nouveau groupe chinois China Mineral Resources Group. (CMRG) », affirme le rapport.
Woodmac estime par ailleurs qu’après la signature annoncée du « pacte d’actionnaires », l’étape suivante est l’accélération des travaux de construction, mais en attendant l’une des étapes clés va demeurer la signature du « term sheet définitif » (Ndlr : entendez avec le géant Baowu (1))…
(Source Westaf Mining)
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- En décembre 2022 le géant chinois de l’acier Baowu a signé avec le gouvernement guinéen et les autres partenaires un « term sheet non contraignant »