Le ministre des infrastructures et des Transports, Yaya Sow, a été suspendu de ses fonctions par le Premier ministre, Bernard Gomou, dans la soirée du dimanche 6 novembre 2022. Plusieurs hauts cadres du ministère sont également concernés par la « mesure conservatoire »…
Le texte lu à la Radiotélévision guinéenne (RTG) n’a pas donné des détails sur les motifs qui ont conduit le PM Gomou à prendre une telle décision, mais une source du ministère a confié à lindependant.org qu’un enregistrement sonore d’une réunion où il aurait été question de « partage de marchés » entre des responsables du département aurait fuité et provoqué tout ce remue-ménage.
La mesure est d’autant plus curieuse, qu’une suspension de ministre, là où l’intéressé peut être sommé de démissionner, à défaut d’être limogé par le chef de l’Etat, est un fait extrêmement rare, voire jamais vu en République de Guinée.
La suspension concerne aussi le secrétaire général du ministère, Patrice Topou, le directeur national de l’entretien routier, Saa Yolande Camara, le chef de cabinet Cheick Ahmed Tidiane Camara, le conseiller principal, Demba Kourouma, le conseiller juridique, Rodrigue Georges Loua, le directeur général du fonds d’entretien routier, Aly Condé, et le responsable des marchés publics, Bangaly Kourouma.
Notre source citée plus haut affirme que le ministre Sow n’avait pas assisté à ladite réunion, présidée par un de ses hauts cadres, considéré comme bénéficiant de protection « haut placées ».
Le ministre Sow a d’ailleurs confirmé cette information chez un de nos confrères et, même s’il n’a pas indiqué la suite qu’il réserve à une telle « humiliation », il a bravé entre les lignes la mesure prise par le PM Gomou
« Je suis serein (…) Je n’ai jamais interféré dans un marché », a dit Sow qui a par ailleurs indiqué les noms de ceux qui ont participé à la réunion secrètement enregistrée.
Une enquête interne pourrait être ouverte pour situer les responsabilités dans cette affaire qui sent le roussi.
L’indépendant