Aldiouma Diallo, chef de la sécurité et garde du corps de l’homme politique Cellou Dalein Diallo, a fait une déposition accablante contre le colonel Moussa Tiegboro Camara, ex chef des services spéciaux, chargé de la lutte contre la drogue et le grand banditisme sous le règne de l’ancien putschiste de 2008-2009 Moussa Dadis Camara, quand au moins 157 manifestants ont été massacrés et une centaine de femmes violées au stade de Dixinn, le 28 septembre 2009.
Selon ce témoin de la partie civile, le colonel Tiegboro a tenu à plusieurs reprises des propos hostiles et menaçants contre les leaders de la manifestation de l’époque et leurs sympathisants.
Revenant sur les détails des violences, Aldiouma a expliqué comment les bérets rouges sont venus les extraire des tribunes, même si, selon lui, le commandant Toumba Diakité « sans armes et sans être violent » s’est contenté de s’en aller avec le plus grand lot de leaders.
Resté au côté de son chef Cellou, Aldiouma a raconté une scène violente qui l’a opposé à l’officier supérieur Tiegboro et certains éléments armés qui, selon lui, se trouvaient à côté du chef gendarme.
« Quand nous nous venions au portillon qui se trouve au niveau de la pelouse, c’est Tiegboro que nous avons trouvé là-bas. Il était avec beaucoup d’hommes (armés). Dès qu’il a aperçu Elhadj Cellou, il a dit : « Cellou, je ne t’avais pas dit d’annuler votre meeting ? Alors, tout ce qui t’arrivera ici, c’est toi qui l’aura cherché ». C’est là que j’ai vu une personne cagoulée, il y avait aussi d’autres qui étaient coiffés de rubans et des cauris. Il y avait aussi les éléments de l’anti-drogue. J’ai également vu quelqu’un qui portait un béret rouge. J’ai entendu quelqu’un d’autre demander : « c’est lui Dalein ? C’est à partir de là que les choses ont réellement commencé pour nous. Quelqu’un est venu balayer Elhadj Cellou comme on le ferait avec un serpent. Ensuite, ils ont commencé à nous rouer de coups. Ils n’ont pas utilisé les baïonnettes, mais les coups de crosses de fusil, les coups de pieds et de bâtons étaient assénés à Elhadj Cellou qui était inconscient. Et, quand j’ai tenté de l’aider, ils se sont rués sur moi pour me bastonner à sang. J’ai perdu deux dents une partie de ma gencive », a expliqué Aldiouma.
Le témoin de la partie civile a également expliqué comment, avant leur arrivée au stade, son patron a échappé à ce qu’il a décrit comme une manière de le forcer à monter dans la voiture de l’ex chef des services spéciaux. Selon lui, n’eut été l’arrivée massive des manifestants, le leader de l’UFDG aurait été embarqué de force.
Aldiouma a expliqué les difficultés dans lesquelles il a réussi à s’extirper du piège pour rejoindre un lieu plus sûr où il a pu recevoir les premiers soins, sans parvenir ne serait-ce que s’asseoir pendant 3 jours.
Amadou Tidiane Diallo