Sale temps pour la liberté de la presse en Guinée ! Après les restrictions constatées sur le réseau internet et le démontage pour une destination inconnue des émetteurs du Groupe Afric Vision (Sabari FM et Love FM), c’est le Groupe Fréquence Médias (FIM FM) qui s’est plaint, ce vendredi 19 Mai 2023, du brouillage de ses ondes…
Cette annonce survient au moment où des journalistes des la Radiotélévision guinéenne (RTG), l’organe d’état, ont été brutalisés alors qu’ils se trouvaient dans la Cour du ministère de la communication pour exiger le respect de leur plateforme revendicative déposée par leur syndicat, avec entre autres l’annulation de la mesure de suspension prise contre leur Directeur Général, Fana Soumah et de leur rédacteur en chef.
Trois jours après l’annonce des principales coalitions politiques et sociales du pays des manifestations contre la junte militaire (la marche du 18 Mai ayant été annulé in extremis), les journalistes semblent être dans la ligne de mire des autorités militaires.
Plusieurs associations de journalistes ont d’ailleurs constitué des avocats pour dénoncer ces mesures jugées liberticides et réclamer des dommages et intérêts face à une situation que la presse n’avait plus connue depuis le mois de décembre 1999, quand L’indépendant a été odieusement et illégalement harcelé par certains responsables du pouvoir de l’époque.
Ci-dessous le communiqué du GFM
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COMMUNIQUE DU GROUPE GFM
La Direction Générale du Groupe Fréquence Médias (GFM), a constaté avec regret, que la radio FIM FM 95.3, a été victime d’une opération de brouillage de ses ondes dans le Grand Conakry, dans la matinée du vendredi, 19 mai 2023, précisément dès le démarrage de l’émission ‘’Mirador’’. Ainsi, plusieurs auditeurs de la Radio, à travers la capitale et dans les préfectures environnantes, nous ont remonté ce constat via des messages et des appels téléphoniques.
Ce constat a finalement été confirmé à la Direction Générale du Groupe Fréquence Médias, par nos équipes techniques qui, deux heures durant, ont passé au crible nos installations sur notre site d’émission.
La Direction Générale du Groupe Fréquence Médias (GFM) dénonce et condamne cette situation qu’elle juge illégale et liberticide.
Par conséquent, le Groupe Fréquence Médias a pris l’initiative de saisir dans les meilleurs délais, les autorités compétentes de cette situation qui du reste, affecte les programmes de FIM FM et viole à la fois la liberté de la presse et le droit du public à l’information.
Par la même occasion, nous interpellons les Associations et Organisations professionnelles de la Presse guinéennes et les Organismes internationaux de défense de la liberté de la presse, sur ces pratiques anachroniques, qui interviennent dans un contexte de menaces ouvertes du Gouvernement contre les journalistes et les médias privés.
Enfin, la Direction Générale du Groupe Fréquence Médias prend à témoin l’opinion nationale et internationale face à cette dérive autoritaire qui vise FIM FM 95.3 et l’ensemble des médias privés de la République de Guinée.
La Direction Générale du GFM
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Tout semble reparti pour un tour entre autorités et la presse. A ce jeu là, ceux qui tirent les ficelles devraient plutôt se souvenir que la presse se souvient toujours des brimades qu’elle subit, quelles que soient leur origine. Mieux, tôt ou tard, la presse remporte toujours ses combats, surtout quand ceux là sont fondés sur une légitimité incontestable…
Amadou Tidiane Diallo