L’institut itinérant de formation et des préventions intégrées contre la drogue et autres conduites addictives (IIFPIDCA) a démarré ce, mercredi, 31 Mai, 2023, la campagne de sensibilisation à l’université général Lansana Conté contre la drogue appelée ‘Kush » et les faux médicaments dans les institutions d’enseignement supérieur (IES).
Cette campagne se poursuivra jusqu’au mois de juillet et touchera l’ensemble des institutions d’enseignement supérieur du pays.
La consommation de drogues, l’usage des faux médicaments et l’usage détourné des médicaments notamment en milieu éducatif constituent un problème de santé publique, soulignent les organisateurs de la campagne.
D’après le Directeur général adjoint de (IIFPIDCA) Dr Soumaïla Bayo, le nombre de victimes de ces fléaux croit de jour en jour, avec au premier rang les jeunes, notamment les étudiant(e)s.
« Si la frange de la population qui constitue la relève devient irrécupérable à cause de la consommation abusive des stupéfiants et de faux médicaments, c’est l’avenir du pays qui est compromis, d’où l’importance de la présente cérémonie dans nos murs » a indiqué Dr Soumaïla Bayo
Sur toute l’étendue du territoire national, plusieurs milieux socio-professionnels et éducatifs sont aujourd’hui devenus selon M Bayo des lieux de trafic et de consommation des produits psychotropes et médicaments pharmaceutiques détournés de leur usage.
« Le milieu éducatif, notamment les institutions d’enseignement supérieur, ne font pas exception à cette triste réalité. Et le plus souvent, ce sont les enseignants qui font les frais de la consommation abusive de ces substances psychotropes par des étudiants. Ils subissent des violences dans l’exercice de leur métier par des individus incontrôlés et accros aux stupéfiants », a-t-il souligné.
Pour inverser cette tendance, tout comme les autres secteurs en charge du système éducatif, les institutions d’enseignement supérieur devraient s’impliquer davantage pour sensibiliser les apprenants et les citoyens sur les dangers que ces pratiques illicites comportent et pour les consommateurs eux-mêmes et pour la société dans laquelle ils évoluent, estime-t-il.
« Ce combat, nous le ferons pour nous-mêmes. Car nous sommes tous des victimes potentielles et collatérales de la consommation de la drogue et de l’usage des faux médicaments» a souligné Dr Bayo.
Pour le secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation Dr facinet Conté, si le système éducatif ne joue pas pleinement son rôle d’avant-garde pour prendre en main l’éducation des générations montantes, c’est l’ordre social qui sera perturbé, compromettant tout développement socio-économique durable de notre pays.
Selon lui, il y a « nécessité d’organiser de telles activités de sensibilisation, surtout en cette période où la drogue Kush continue d’arracher de nombreux jeunes à leurs familles à la fleur de l’âge. Les ministères en charge de l’éducation sont alors interpellés plus que jamais pour faire face à la montée de ces fléaux, de plus en plus socioprofessionnelles inquiétants, touchant toutes les couches »
Présent au lancement de cette campagne, le Recteur de l’université de Sonfonia, déplore que l’enracinement du trafic illicite et l’appropriation de certains lieux par les « dealers et trafiquants conduisent au développement de l’économie souterraine, aux trafics d’armes, aux règlements de comptes, à des violences et nuisances de toutes sortes. Ils nourrissent un profond sentiment d’insécurité, d’abandon et de crainte pour les habitants des quartiers concernés ».
Le représentant du ministère de la santé et de l’hygiène publique Dr Kante Bachir a estimé qu cette lutte doit être collégiale. C’est pourquoi, il indique cette campagne de sensibilisation, le ministre de la santé et de l’hygiène publique, est impliqué à double titre.
« D’accord il s’agit un problème de santé publique, mais également la prise en charge de ces personnes qui sont sous l’emprise de ces fléaux sont aussi à la charge du ministère de la santé à savoir les entités et les instituts de pris en charge de problème psychosociale. Les gens sont curieux par nature, deuxièmement la pression des Camarades. Mais tout cela ne peut se faire si nous n’avons pas la drogue sous la main. Donc si on doit lutter efficacement contre cela, il faudrait prendre ses dimensions là pour avoir une efficacité d’action concerté avec les jeunes. Et cette campagne de sensibilisation doit servir à eux pour avoir des arguments nécessaires pour ne pas tomber dans ces fléaux, pour éviter aussi que leur proches y si retrouvent » a-t-il indiqué.
Tous les étudiants interrogés à cet effet ont reconnu la dangerosité des stupéfiants dans le milieu universitaire et promettent de ne jamais consommer. Ils ont également rassuré de passer de message de sensibilisation dans leur quartier respectif afin que les consommateurs cessent de consommer.
Amadou Tidiane Diallo