Le capitaine Marcel Guilavogui, accusé dans le procès des massacres, viols et exactions commis le 28 septembre 2009, fait face ce mardi 18 Juillet 2023 aux avocats de l’ex chef de la junte militaire de 2008-2009, le capitaine Moussa Dadis Camara et de son ex secrétaire d’Etat chargé de la lutte contre la drogue et le grand banditisme, le colonel Moussa Tiegboro Camara, et autres. Dans ce jeu de questions réponses, Marcel a rendu la tâche très difficile aux conseils de ses co-accusés.
Le capitaine Marcel resté constant dans sa posture adoptée depuis la reprise du procès, le lundi 10 Juillet : il était bel et bien au stade du 28 septembre (commune de Dixinn) mais qu’il n’est responsable d’aucun fait criminel commis ce jour où, selon les chiffres officiels, au moins 157 personnes ont été tuées – dont plusieurs par balles -, environ une centaine de femmes violées et de nombreux autres sévices commis contre des manifestants hostiles à une éventuelle candidature de Dadis à la présidentielle.
« C’est le président Dadis qui est le seul responsable de tout ce qui s’est passé », a martelé Marcel droit dans ses bottes.
« Il (Dadis) n’a pas dit la vérité ici à la barre (…) C’est lui qui sait qui sont les gens qu’ils a envoyés au stade », a-t-il ajouté.
Le capitaine Marcel a battu en brèche la version du colonel Tiegboro qui a affirmé lors de son audition à la barre avoir « sauvé » l’ex leader de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), Jean-Marie Doré.
Il a par ailleurs donné des détails sur l’incident de la clinique Ambroise Paré quand Marcel a été accusé d’avoir menacé de « faire sauter la clinique » si les leaders de l’opposition à Dadis, ensanglantés y étaient admis.
« Les leaders ne sont mêmes pas descendus des véhicules (…) Le commandant Toumba (Ndlr : Aboubacar Diakité) a été le premier à arriver là-bas. Je suis venu après et le colonel Tiegboro nous y a trouvé avec sa troupe », a précisé Marcel.
« C’est une contrevérité de la part du colonel Tiegboro quand il affirme que c’est lui qui a envoyé Jean-Marie Doré à la clinique. Le leader Jean-Marie Doré était dans la voiture du commandant Toumba (Ndlr : qui l’avait exfiltré du stade où il y avait des violences) La preuve, Tiegboro n’était pas à la gendarmerie quand les leaders, y compris Jean-Marie Doré, ont été conduits là-bas », a-t-il souligné.
Marcel a également dénoncé l’attitude de Dadis qui, selon lui, ne veut pas assumer ses responsabilités.
« C’est lui qui a donné des ordres et ses ordres ont été exécutés par les gens qu’il a envoyés au stade », a dit Marcel.
Alpha Amadou Diallo