Mahamadou Issoufou, le prédécesseur du président nigérien Mohamed Bazoum (actuellement pris en otage par des putschistes au Niger), a clarifié sa position concernant la situation dans son pays, plus d’une vingtaine de jours après le déclenchement de la crise. S’adressant à l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, l’ex président du Niger estime que son successeur doit être libéré et rétabli dans ses fonctions.
« Mon exigence n’a jamais varié. Je demande la libération du président Mohamed Bazoum et sa restauration dans ses fonctions. », a déclaré l’ex président à l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Selon lui, les accusations selon lesquelles il serait de mèche avec les militaires qui fait le coup d’état, n’ont aucun fondement.
« (Je ressens ces accusations) très mal. Je me sens insulté, meurtri dans mon intelligence. Tout cela est archi-faux. Ceux qui propagent ce type de rumeurs sont ceux-là même qui, dès le premier jour, ont cherché à nous diviser, Bazoum et moi. Mais notre amitié a toujours été plus forte que cela. Et puis, posez-vous la question : qu’aurais-je à gagner dans ce scénario ? Rien. Qu’aurais-je à perdre ? Tout. », a-t-il tranché.
Issoufou, en dépit des appels de ses partisans à briguer un troisième mandat a refusé de jouer à ce jeu et préféré quitter le pouvoir, ce qui lui a d’ailleurs valu le prestigieux prix Mo Ibrahim.
L’ex président pressenti pour jouer au médiateur dans les événements au Niger n’a jamais pu faire fléchir son ancien chef de la garde présidentielle qui se trouve à la tête des putschistes, le général Mouhamadou Tchiani.
La CEDEAO a décidé d’épuiser toutes les voies diplomatiques pour résoudre pacifiquement la crise et rétablir le pouvoir du président démocratiquement élu, Bazoum, tout en maintenant la menace d’intervention militaire avec l’activation de sa force en attente.
L’organisation sous-régionale a en même temps décidé de reconduire toutes les sanctions économiques qui frappent le Niger depuis le 26 Juillet, date du coup d’état.
Alpha Amadou Diallo