« La mouche, en ce commun besoin, se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin. Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire »…
En ce temps de la parole débridée sur les réseaux sociaux et dans les médias, il est plus accommodant de défendre la logique du treillis que celle, infiniment plus morale, de la démocratie – même malmenée par certains potentats.
Comme happés par les effluves d’une subite crise existentielle, de « grands penseurs » servant du Jean-Jacques Rousseau ou du Jerry John Rawlings, intellectualisent lamentablement les prises de pouvoir par les militaires, renonçant ainsi pour la plupart d’entre eux aux principes et aux valeurs qu’ils ont jusque-là professé urbi orbi.
On leur opposerait leur propre raisonnement qu’ils défendaient auparavant avec ardeur, qu’ils se boucheraient les oreilles pour éviter la gêne de se retrouver face à leurs propres contradictions. Toute honte bue.
C’est le temps des pseudos panafricanistes, en réalité une espèce d’opportunistes imbibés de théories aussi éparses que tirées par les cheveux, juste pour se donner de l’importance, comme dans une aventure sans intérêt pour le peuple, où chacun cherche à flatter son égo.
La loi incarnée par la Constitution, dans son sens le plus noble du terme, bat sa coulpe au profit d’une Charte à la base légale plus que douteuse, mais qui tombe à pic.
On espère par exemple imposer, comme on a pu le constater au Niger, des « héros » qui ont eu du mal à remplir un stade de 30000 personnes, devant l’imposante masse des 2,7 millions de personnes qui ont accordé un mandat clair à Mohamed Bazoum, aujourd’hui retenu contre son gré par sa propre garde présidentielle.
De petits bavards stipendiés, agités comme des asticots sur Facebook et Tik Tok, se jouent les mouches du coche (1), s’attribuant même la « paternité » de coups d’Etats militaires en Afrique de l’Ouest. Qu’est-ce qu’on ne va pas entendre de la part de pathétiques activistes qui pensent pouvoir faire la leçon aux Africains !
Au demeurant, ces gens-là n’auraient aucun mal à exister au détriment des peuples africains qui ont pris leur destin en main en épousant la démocratie, fut-elle boucanée dans certains pays où les pouvoirs traînent depuis plus d’une vingtaine d’années.
C’est malheureusement, ces chefs d’Etats là qui risquent de donner encore du grain à moudre à ces partisans du grand écart qui ne rêvent que d’une chose : semer le chaos et le désordre institutionnel dans nos pays, sous couvert de lutte contre la présence française.
Il n’est pourtant pas sûr que de Dakar à Cotonou, d’Abidjan à Accra, en passant par Cotonou ou Abuja, les intérêts de pays comme la Turquie, la Chine, l’Allemagne, etc, soient en deçà de ceux de la France, en dépit d’une influence encore génante de Paris.
Rompre brutalement avec les institutions légales, incarnées par des personnalités civiles élues, coûterait, dans la logique désastreuse des néo « panafricanistes », beaucoup moins cher à un Etat qu’une élection pacifique où l’écrasante majorité des citoyens peut choisir librement ses propres dirigeants.
Oumar Camara
- Personne qui s’agite sans aucune utilité quand les autres travaillent, et qui ensuite prétend s’attirer le mérite du succès.