Conakry abrite du 15 au 17 novembre 2022, le septième symposium minier destiné à « présenter et vendre » la destination Guinée dans ce secteur stratégique, qui garantissait, en 2021, environ 90% des recettes d’exportations du pays (source : FMI).
Selon une source proche de l’organisation, plusieurs entreprises prendront part à l’événement, parmi lesquels Winning Consortium Simandou (WCS), Rio Tinto Simfer, Rusal, Halco, SMB (Société Minière de Boké), CBG (Compagnie des bauxites de Guinée), Anglogold Ashanti, etc.
Le secteur minier guinéen est actuellement la locomotive de la croissance guinéenne (environ 3,1% en 2021, selon les données de la Banque mondiale), avec plus de 6,2 milliards USD investis entre 2015 et 2020.
Le rapport 2019 de Fraser Institute, mentionnait la Guinée comme la destination « la plus attractive » en Afrique pour les investisseurs, souligne l’organisation du symposium.
Le même rapport indique que ce pays d’Afrique de l’Ouest est classé 20ème mondial, soit une hausse de 83 places par rapport à 2015, où il se situait dans le top 10 des destinations les moins attrayantes pour les investisseurs miniers (103ème place).
En septembre 2021, un putsch militaire a renversé le régime de l’ex président Alpha Condé, arrivé au pouvoir en décembre 2010.
Depuis cette date, plusieurs experts sont passés de l’euphorie, après les premières déclarations de la junte (« respect des conventions signées »), à la déception, suite à l’arrêt brutal d’importants projets pour le pays, comme la construction des infrastructures d’évacuation du minerai de fer du Simandou (avec WCS) ou encore celui de HPX, sur le gisement du Nimba, pour des raisons très discutables.
Officiellement, la junte militaire a mis en avant la nécessité pour l’Etat guinéen d’être actionnaire dans les infrastructures, exigeant 15% avec la signature des statuts de la Compagnie du Transguinéen (CTG), loin du principe du Build Operate and Transfer (BOT) mentionné dans une convention minière ratifiée par l’assemblée nationale élue, qui a servi de base à la levée des fonds nécessaires à la réalisation du chemin de fer Kérouané Forecariah et du port en eau profonde à Moribayah (Forecariah).
Ces coups de semonces ont donné un signal négatif à certains opérateurs miniers connus dans les secteurs de l’or ou de la bauxite, avec l’effet d’une douche froide.
Plusieurs experts ont sonné l’alerte et mentionné le risque de détourner les investisseurs sérieux de la Guinée.
En attendant des dizaines de milliers de travailleurs locaux (plus de 11700 Guinéens rien qu’avec WCS) sont au chômage suite à des décisions aléatoires dont les objectifs véritables demeurent encore flous.
Westaf Mining
Nb : Le titre avec le point d’interrogation est de L’indépendant