L’Afrique du Sud a remporté la dixième Coupe du monde de rugby, ce samedi 28 octobre, contre la Nouvelle-Zélande, sur la plus petite des marges (12 à11). Les Springboks dominent plus que jamais le rugby mondial en obtenant un quatrième titre, après 1995, 2007 et 2019.
Les Springoks ont récidivé. En s’imposant d’un petit point face aux Néo-Zélandais, samedi 28 octobre au Stade de France (12 à 11), les Sud-Africains ont remporté leur quatrième titre mondial. Chose unique dans le monde de l’ovalie. Après un match âpre, où les cartons jaunes furent légion, la victoire des hommes de Jacques Nienaber sonne le clap de fin d’un mondial français commencé le 8 septembre.
Des Blacks trop fébriles
Le début de la rencontre avait laissé peu de place au doute : le combat serait physique. Et à ce jeu, les Springboks ont une réputation qui les précède. Lors d’un déblayage déloyal à la 2e minute, le Néo-Zélandais Shannon Frizell recevait un carton jaune, laissant ses camarades à 14 pendant dix minutes de jeu. Les bourreaux des Bleus en quart de finale en ont profité pour ouvrir le score sur une pénalité du maître à jouer Handré Pollard, suivi quelques minutes plus tard, d’une deuxième. 6 à 0.
Le retour du numéro 6 des Blacks, au quart d’heure de jeu, sonnait un début timide de révolte. Après un jeu porté convainquant, et une tentative d’essai infructueuse, les Néo-Zélandais obtenaient une pénalité, convertie par Richie Mo’unga. Mais, malgré de bonnes intentions, les Blacks se heurtaient au mur des Boks, excellents en conquête et en mêlée.
Imprécis en touche à plusieurs reprises, les Néo-Zélandais ont laissé leurs rivaux de l’hémisphère sud prendre les rênes du match, en se montrant tétanisés par l’enjeu. À l’image du capitaine Sam Cane, coupable à la 28e minute d’un plaquage haut, laissant une nouvelle fois ses coéquipiers à 14 et ce jusqu’à la fin du match, le bunker ayant décidé de convertir le carton jaune en rouge. Imparable.
Au terme d’une première période sans essai, les Sud-Africains ont réussi à convertir leurs temps forts, portant le score à 12 à 6, après une dernière réaction d’orgueil des Blacks, par l’intermédiaire du numéro 10, Richie Mo’unga.
Un éphémère espoir
Malmenés en début de seconde période, du fait de leur infériorité numérique, les hommes de Ian Foster ont tenu bon, poussant même leurs adversaires à la faute. En commettant un coup à la tête sur Ardie Savea, Siya Kolisi remettait les deux équipes à 14, à la 45e minute. Les deux capitaines sur le banc, les Blacks retrouvaient alors des couleurs. Après une action de jeu porté bien maîtrisée, le demi de mêlée kiwi, Aaron Smith, pensait aplatir le premier essai du match, mais un en avant, lors de la touche précédente, réduisait ses espoirs.
Ce ne fut que partie remise. Par l’intermédiaire de Beauden Barret, les Blacks réussissaient enfin à trouver la faille à la 57e minute. Non converti, l’essai ne leur permettait toutefois pas de repasser en tête. 12 à 11 pour les Sud-Africains.
Le dernier quart d’heure promettait donc d’être explosif. Après un jeu en ping-pong, Cheslin Kolbe se met en faute en commettant un en avant volontaire sur une passe adverse, provoquant un nouveau carton jaune. Le quatrième de la partie. Jordie Barret se manque sur la pénalité qui aurait pu tout changer. Habitués à gagner à un point d’écart contre la France en quart, puis l’Angleterre en demi-finale, les Bocks récidivent, face à des Blacks abattus au coup de sifflet final.
Fautif, le capitaine des Kiwis, Sam Cane, était d’ailleurs inconsolable à l’issue du match : « Nous sommes bien sûr extrêmement déçus. Surtout que les gars ont dû jouer à 14 pendant cinquante minutes. Tous les joueurs ont été des guerriers. C’est dur. » Un visage fermé qui jurait face à celui, radieux, du troisième ligne sud-africain, Pieter-Steph du Toit.
Le joueur élu homme du match, savourait : «Les trois derniers matchs étaient difficiles, on a gagné d’un point. Dans notre équipe on aime bien le “drama”, cela nous a aidé à avancer et on a bien vu la résilience de toute l’équipe et de toute l’Afrique du Sud. » « Je sais qu’on aura un accueil chaleureux en rentrant », espérait-il. Nul doute que les héros seront accueillis comme il se doit, une fois de retour à la maison.