Le Mouvement Syndical Guinéen a annoncé ce mardi 7 novembre 2023 avoir déposé un préavis de grève, suite à l’échec des négociations avec le Gouvernement et le Patronat.
Comment réagit la partie Gouvernementale aux négociations face à cette menace de grève ? Africaguinee.com a pu joindre au téléphone le Secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction Publique, chef de file de l’équipe des négociateurs côté Gouvernement. M. Aboubacar Kourouma se dit surpris de cette décision, car d’après-lui, les négociations n’ont pas échoué.
« Je ne suis pas informé qu’il y a eu échec des négociations. Elles continuent, même cet après-midi on a une réunion. Cette menace de grève, c’est vous qui me l’apprenez parce que même aujourd’hui j’ai une réunion avec les centrales syndicales à 16 heures. Je pense qu’il fallait attendre la fin de cette réunion. Mais je pense qu’il ne faut pas être de mauvaise de foi et ne pas reconnaitre ce que le gouvernement a fait », a entamé Aboubacar Kourouma joint dans l’après-midi de ce mardi 7 novembre 2023.
Le mouvement syndical dénonce le manque de volonté des autorités de la Transition à satisfaire ses revendications. Pour le secrétaire général du ministère du travail et de la fonction publique, le Gouvernement a fourni des efforts.
« Le gouvernement a proposé, au lieu de s’appesantir sur l’augmentation des salaires, d’améliorer les accessoires de salaire, parce que si le but c’est d’augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs, le salaire seul ne suffit pas, il faut les accessoires de salaire.
Même au niveau de la sous-région, c’est la première fois que le gouvernement propose au syndicat la prise en charge médicale de tous les travailleurs à hauteur de 80%. Je pense honnêtement si on met la pension de côté, ça ne s’est jamais produit et ça va soulager le salaire des fonctionnaires. Parce que quand on a un salaire, c’est dans ça il faut se nourrir, se loger, se soigner, éduquer les enfants et si on vous soulage de la partie médicale c’est déjà beaucoup.
En plus de ça, le gouvernement a fait une augmentation de 20% de la valeur monétaire du point d’indice, ce qu’ils n’ont pas compris, c’est que cela se répercute sur les agents en activité et sur les retraités. C’est un énorme sacrifice consenti par l’Etat parce que ça tourne autour de plusieurs milliards de francs guinéens par an.
En tant que citoyen, honnêtement parlant, si vous regardez au niveau de la sous-région aucun Etat n’a proposé cela à ses agents. Surtout cette prise charge. J’ai dit à nos amis syndicalistes de prendre ça comme un acquis.
Contexte particulier
Depuis samedi (4 novembre) il y a un nouveau contexte. Le problème, si ce qui est proposé nous ne prenons pas ça, maintenant, vous conviendrez avec moi que la priorité aujourd’hui est orientée vers la sureté et la sécurité. C’est pour ça qu’on a réunion aujourd’hui à 16 heures. Je leur ai dit : ‘’prenons ce qui est là après l’année prochaine on peut encore négocier’’. Parce que si on traine sur ça, le risque c’est que l’Etat décide de réorienter toutes ces dépenses vers la sécurité et là, on aurait que nos yeux pour pleurer.
Pour moi, on continue les échanges. Je peux vous rassurer qu’il y a pas d’échec parce qu’il y a eu des avancées sur d’autres points : l’augmentation des 50% sur la prime de transport c’est un acquis. Pour le secteur privé, ils ont demandé l’ouverture des négociations internes, les parties sont d’accord sur ce point, je pense que tous les points de revendication du syndicat sont satisfaits. On ne peut pas venir à une négociation et dire je veux 100% ou 90% c’est ça ou rien. Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte, et depuis samedi le contexte a changé. La question sécuritaire va prévaloir sur toute autre considération, c’est pour ça que je dis, prenons d’abord ce qu’on nous donne, après on verra ce qui viendra », a expliqué le secrétaire général du ministère du travail et de la fonction publique.
(Source : Africaguinee)