La présidente de l’association des victimes des parents et amis (AVIPA) des évènements du stade du 28 septembre, Asmaou Diallo, interrogée par la rédaction de l’indépendant.org, fustige les dénégations des accusations face aux juges, tout en insistant sur les recherches pour retrouver les corps des disparus.
Diallo a critiqué la déposition de l’ancien ministre de la santé, le colonel Abdoulaye Cherif Diaby, qui soutient avoir pris des dispositions pour la protection des corps et la prise en charge des victimes, révélant même un montant d’1,4 milliards GNF pour ces tâches-là.
« J’ai récupéré mon fils (Ndlr : Mohamed Aly Condé, 33 ans à l’époque) dans des conditions inexplicables. C’est comme si c’étaient des gens qui sont morts dans une guerre. Je suis vraiment désolée de voir ce qui se passe en ce moment dans le procès. Tout le monde nie sa part de responsabilité alors que le peuple de Guinée est témoin des faits » a-t-elle dénoncé.
Selon elle, les propos de l’ancien ministre de la santé Diaby, sur de probables fosses communes, viennent confirmer les enquêtes de l’organisation non gouvernementale (ONG), Human rights watch.
« Je demande qu’on fasse des recherches sérieuses pour retrouver les corps des victimes, faire des analyses pour comprendre dans quelles conditions ils sont morts. La médecine légale peut faire son travail afin que les parents puissent faire leur deuil ».
Diallo souhaite que ceux des accusés impliqués dans le massacre et les viols de 2009, aient le courage de dire la vérité devant la cour.
« Cela allait alléger la conscience des parents des victimes, lors de cet événement », soupire-t-elle.
Une autre victime des massacres du 28 septembre 2009, qui a préféré gardé l’anonymat, a également fourni son témoignage à lindependant.org.
« De 7h a 18h 45mn j’étais au stade. Dès qu’il y a eu les scènes de violence, je me suis évanouie. Il y avait beaucoup de morts ce jour-là. Le gendarme qui m’a vu m’évanouir m’a laissée tomber à terre », affirme-t-elle.
« Quand j’ai retrouvé connaissance, j’ai vu le corps d’un médecin. C’était un monsieur que j’ai côtoyé au service, jusqu’à ce jour. Sa famille n’a jamais retrouvé son corps malgré que son cas ait été signalé à l’Organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH) », soutient cette source.
Aissatou Walid bah