Dans une ambiance tendue à l’assemblée hebdomadaire de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ce samedi, l’ancien député Cellou Baldé a adressé un message cinglant à la junte au pouvoir. Accusant le Comité national pour le redressement et le développement (CNRD) de plonger la Guinée dans une dictature rampante, le responsable des fédérations du parti à l’intérieur du pays a qualifié les récentes installations des délégations spéciales dans les collectivités locales de « second coup d’État ».
Débutant son allocution en citant le dernier communiqué des forces vives de Guinée, appelant à la mobilisation citoyenne, Cellou Baldé a martelé que le CNRD était en train de violer ouvertement la loi en imposant ces délégations spéciales. Selon lui, le code révisé des collectivités locales demeure en vigueur et doit être respecté.
« Les collectivités fonctionnent sur la base de ce code qui garantit leur libre administration », a souligné l’ancien député de Labé. Il a insisté sur le fait que la décentralisation perdrait tout son sens si cette libre administration était bafouée. Baldé a rappelé avec fermeté que nommer des maires et des conseillers locaux est un droit démocratique qui ne peut être usurpé au profit d’une poignée de décideurs.
Faisant référence à l’article 100 du code révisé des collectivités locales, Baldé a rappelé que la dissolution d’un conseil élu est soumise à des conditions strictes, stipulant qu’au moins un tiers de ses membres doit être condamné par un tribunal. « La mise en place de délégations spéciales équivaut à un coup d’État déguisé, une tentative flagrante de déposséder les élus légitimes au profit de marionnettes obéissant aux ordres de la junte », a-t-il dénoncé.
L’ancien député a conclu son discours en reprenant les termes des forces vives de Guinée, qualifiant ces actions de « nouvelle infamie » et de « bêtise de trop » qu’il est impératif de rejeter avec véhémence.
Algassimou L Diallo