La colère gronde dans les rues de Kaloum en ce jeudi 1er février. Les travailleurs peinent à rejoindre leur destination tandis que des femmes et des jeunes expriment leur frustration face à la flambée des prix des produits de première nécessité et à la gestion opaque des fonds destinés aux victimes de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures.
Occupant les artères principales, les manifestants ont fermé la circulation, brandissant des pancartes incisives : « Halte aux promesses vaines », « Finissez-en avec les tueries. Assez de ce sale boulot. La Guinée souffre. Kaloum souffre » ou encore « Nous sommes épuisés ! Nos enfants sont en danger ! ».
Selon nos informations, ce rassemblement spontané au cœur de Kaloum a été initialement lancé par les femmes victimes de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures. Plus d’un mois après la tragédie, elles ont décidé de prendre leur mal en patience contre le régime militaire en place. Des citoyens du centre-ville ont également rejoint le mouvement pour protester contre la montée des prix des denrées essentielles.
La situation a suscité l’indignation parmi les travailleurs qui se trouvent dans l’incapacité d’atteindre les quartiers administratifs et commerciaux de la capitale. « Nous ne parvenons pas à progresser. Tout est bloqué à Tombo. Apparemment, des femmes sont dans les rues pour contester l’augmentation du prix du riz et la gestion opaque des dons destinés aux sinistrés de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures. Nous sommes consternés. Depuis plus d’une heure, nous sommes immobilisés. Nous essayons de garer nos motos pour continuer à pied jusqu’à Kaloum », a déclaré un témoin.
Manifestement, les femmes de Kaloum refusent de rester dans l’ombre de leur malheur. Dans les artères animées du centre-ville de Conakry, ce jeudi 1er février 2024, les victimes de l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum ont fait entendre leur voix à travers une manifestation, dénonçant leurs conditions de vie post-traumatique depuis le drame de décembre dernier. Ces mères de famille ont brandi des pancartes clamant : « Nous dormons dans la rue à Kaloum », « Nos enfants sont en danger ».
Une autre revendication majeure concerne la levée des restrictions d’accès à Internet en Guinée. Tenant une pancarte proclamant « Libérez Internet », un quadragénaire, a exprimé son mécontentement face à ces restrictions. « Libérer Internet, cela fait maintenant plus de deux mois que nous sommes privés d’accès. Pire encore, aucune communication officielle n’a été émise par les nouvelles autorités. Les choses doivent changer pour le bien-être des Guinéens », a-t-elle affirmé.
Cette manifestation des victimes de l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum survient alors que l’approvisionnement en carburant reprend progressivement en Guinée, mais que les restrictions d’accès aux médias persistent, pesant ainsi sur les activités économiques.
Alpha Amadou Diallo