Le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Oumar Diouhé Bah, a solennellement appelé les conseillers nationaux à voter des lois strictes visant à prévenir l’union de couples susceptibles de concevoir un enfant atteint de drépanocytose. Cette déclaration a été faite lors d’une plénière convoquée à l’hémicycle pour discuter de l’examen et de l’adoption des accords de financement destinés à la construction de quatre hôpitaux régionaux en Guinée.
Le Ministre a souligné l’urgence de lutter efficacement contre la drépanocytose, une maladie génétique qui impose un lourd tribut aux femmes. En tant que praticien hospitalier, Oumar Diouhé Bah a exprimé ses préoccupations, affirmant que les femmes étaient les principales victimes de cette maladie. Il a déploré le fait que, dans de nombreux cas, les hommes se retirent de la situation lorsque leur enfant est diagnostiqué comme porteur du trait drépanocytaire (SS).
« La question de la drépanocytose me tient particulièrement à cœur. En tant que praticien hospitalier, j’ai constaté que ce sont les femmes qui supportent le plus lourd fardeau. Dans un couple, lorsque l’enfant à naître est de type SS, c’est souvent à la femme de faire face à la réalité, et malheureusement, dans la plupart des cas, l’homme s’éclipse », a regretté le Ministre.
Proposant une approche en trois axes – prévention, diagnostic, et prise en charge – le Ministre a insisté sur la nécessité de légiférer pour empêcher l’union de couples porteurs du risque de concevoir un enfant atteint de drépanocytose. Il a souligné que, actuellement, les technologies avancées pour les diagnostics anténataux font défaut, et il a plaidé en faveur de lois qui pourraient permettre une interruption de grossesse rapide dès qu’une telle condition est détectée.
« Actuellement, nous ne disposons pas encore de technologies avancées pour effectuer des diagnostics anténataux. Cela signifie que dès le début de la grossesse, si nous identifions que l’enfant à naître pourrait être de type SS, nous pourrions envisager rapidement une interruption de grossesse. Malheureusement, cette option n’est pas encore à notre portée », a expliqué le Ministre Bah.
Cette déclaration du Ministre de la Santé souligne l’importance cruciale de prendre des mesures préventives pour lutter contre la drépanocytose et garantir la santé des générations futures en Guinée.
Saliou Keita