Dans le paysage politique guinéen, la question cruciale du retour à l’ordre constitutionnel occupe une place centrale et suscite des inquiétudes parmi les acteurs politiques et certains membres de la société civile. Nombreux sont ceux qui doutent de la capacité de la junte militaire dirigée par Mamadi Doumbouya à respecter le chronogramme de 24 mois établi en collaboration avec la CEDEAO. Le président de l’Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP), le Dr Ben Youssouf Keita, exprime cette préoccupation.
Le Dr Ben Youssouf Keita affirme que le délai de 24 mois est irréaliste compte tenu du retard accumulé dans la mise en œuvre des activités par le gouvernement de transition. Il souligne la nécessité d’un effort extraordinaire et d’un éventuel miracle pour respecter le calendrier. Il évoque la possibilité d’obtenir 500 millions de dollars afin de garantir que les 11 prochains mois soient
suffisants pour mener à bien toutes les étapes nécessaires sans compromettre la qualité du processus, aboutissant ainsi à des élections présidentielles.
Selon le Dr Keita, le deuxième point du chronogramme, le Référendum d’Avant l’Élection du Chef de l’État (RAVEC), nécessite au moins deux ans pour être correctement mis en œuvre, et il souligne que ce processus crucial n’a même pas encore débuté. Il met en lumière les défis pratiques qui rendent le respect du calendrier actuel particulièrement difficile.
Par ailleurs, le président de l’ACP lance un appel aux acteurs politiques pour qu’ils œuvrent ensemble en faveur d’une transition fluide, garantissant l’installation d’un président démocratiquement élu en janvier 2025. Il rappelle sa prévision antérieure d’un possible glissement dans le calendrier et encourage à minimiser sa durée et son impact sur la transition. Le Dr Keita exprime le désir partagé d’une transition modérée et raisonnable, mais insiste sur l’importance de voir un nouveau président élu d’ici le 31 décembre 2024, avec une installation prévue en janvier 2025.
Saliou Keita