Le directeur national de l’Agence Nationale du Volontariat Jeunesse (ANVJ), Mamadou Macka Baldé, est désormais confronté à des poursuites pour des allégations de détournement de fonds, enrichissement illicite, corruption et faux en écriture publique, selon l’annonce du ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, lors d’une conférence de presse au Ministère de la Justice ce jeudi 15 février 2024.
Les raisons derrière ces accusations ont été exposées par le ministre, qui a déclaré que Mamadou Macka Baldé aurait transformé un véhicule administratif de service, un Toyota Prado, en sa propriété personnelle. Le véhicule aurait été immatriculé à son nom sous le numéro matricule AQ-1748, en violation d’une note circulaire interdisant cette pratique. Malgré le véhicule présumé détourné, il aurait été loué à des entreprises minières, avec le budget de l’agence finançant le chauffeur qui conduit le véhicule, ce qui est qualifié de grave par le ministre.
Mais les allégations ne s’arrêtent pas là. Le ministre a également mis en lumière des irrégularités dans la gestion du budget de fonctionnement de l’ANVJ pour l’année 2023, qualifiant la gestion de « opaque ». Selon ses déclarations, une somme de 5 milliards 348 millions 498 mille 891 francs guinéens avait été allouée à l’ANVJ, avec un montant supplémentaire de 1 milliard 900 millions de francs guinéens accordé par l’État pour son bon fonctionnement. Cependant, des dénonciations basées sur des pièces comptables ont révélé des incohérences, notamment le rapport final d’activités mentionnant 188 jeunes volontaires de la 8ème côte alors qu’une dizaine d’entre eux n’auraient jamais mis les pieds sur le terrain.
Le ministre a également souligné des anomalies telles que le paiement continu des salaires de contractuels ayant démissionné, le salaire d’un chauffeur travaillant sur un véhicule réformé mis en location, ainsi que la réalisation d’activités non incluses dans le contrat de performance ni dans le plan de travail annuel de 2023.
Pour l’année 2023, le ministre a révélé qu’une subvention de 4 milliards de francs guinéens avait été allouée à l’ANVJ, mais les activités réalisées par l’agence ne correspondraient pas à ce montant, créant ainsi un déséquilibre suscitant des interrogations justifiant des enquêtes approfondies. Mamadou Macka Baldé devra répondre de ces accusations devant la justice.
Aziz Camara