Depuis plus de trois mois, la Guinée est plongée dans l’obscurité numérique, avec des restrictions d’accès à l’internet et une censure sévère des médias privés, retirés des bouquets Canal+ et Star Times. Ce mardi 20 février 2024, le Parlement Citoyen pour l’Engagement Civique, dirigé par Oumar Sylla alias Fonikê Menguè, a organisé un sit-in devant l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) à Koloma, commune de Ratoma, réclamant la libération de l’internet, des médias, et du secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), Sékou Jamal Pendessa.
Le communiqué du mouvement, présenté par Morlaye Sylla, responsable de mobilisation, a exprimé de vives préoccupations face à la situation actuelle. « Est-ce qu’un pays ambitieux peut s’épanouir dans l’obscurité numérique et la censure des médias au 21e siècle ? Non ! », a-t-il déclaré. Le mouvement a lancé un appel aux citoyens guinéens, aux représentants des médias, et à la communauté publique nationale et internationale, soulignant que les restrictions en cours vont à l’encontre de la charte de transition du Conseil National pour la Reprise et le Développement (CNRD).
Le communiqué a rappelé l’article 8 de la charte, affirmant que « les libertés et les droits fondamentaux sont reconnus et leur exercice est garanti aux citoyens dans les conditions et les formes prévues par la loi. Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier la violation des droits humains. » La restriction de l’internet depuis plus de trois mois et la censure des médias privés entravent la liberté d’expression et le droit à l’information du peuple guinéen, isolant la population sur la scène mondiale.
Morlaye Sylla a souligné l’importance cruciale de l’internet au 21e siècle pour l’éducation, l’économie et la communication. Il a déploré les préjudices incommensurables causés aux citoyens, limitant leur accès à des opportunités essentielles et entravant leur droit civil. La presse libre, a-t-il affirmé, est le fondement de toute démocratie, et la censure des médias empêche l’examen public des actions gouvernementales et privées.
Le communiqué a également critiqué les propos d’un ancien ministre des postes, télécommunications et de l’économie numérique, également porte-parole du gouvernement, qui a déclaré que l’internet n’est pas un droit. Le mouvement rappelle que le droit d’accès à l’internet et à l’information sont des droits fondamentaux reconnus par les textes juridiques nationaux et internationaux.
Face à ces constats malheureux, le Parlement Citoyen pour l’Engagement Civique a décidé d’organiser un sit-in devant l’ARPT ce 20 février 2024, appelant les citoyens guinéens à se mobiliser massivement pour soutenir ces actions citoyennes visant à rétablir l’internet et les médias. De plus, le mouvement exige la libération sans condition du secrétaire général du SPPG, Sékou Jamal Pendessa.
Sibé Fofana