Au moment où des pourparlers débutent au Caire pour une trêve à Gaza, Israël a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi de nouvelles frappes aérienne sur Rafah faisant près de 100 morts, selon le Hamas. « La situation ne fait que s’aggraver », alerte Médecins sans frontières.
Un envoyé spécial américain est attendu ce jeudi en Israël pour tenter de relancer des discussions entre les différentes protagonistes. L’objectif ? Obtenir une trêve pour le territoire palestinien en proie aux bombardements quotidiens.
Depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas contre Israël, la riposte israélienne, aérienne comme terrestre, a provoqué une crise humanitaire catastrophique. Près de 30 000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre 2023, selon le Hamas et les Nations Unies ont prévenu que 2,2 millions de personnes sont menacées par la famine.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, de nombreuses frappes ont encore touché la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’aviation israélienne y a conduit une dizaine de frappes, selon l’AFP. Et selon le ministère de la Santé du Hamas, 99 personnes ont été tuées durant cette nuit.
« Il y a une urgence à arrêter cette guerre »
Malgré l’urgence de la situation pour la population civile de l’enclave palestinienne, les négociations peinent à aboutir. « Nous voulons qu’un accord soit trouvé (…) le plus rapidement possible », a dit à la presse le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller. Actuellement sur la table, le projet d’accord porte sur une trêve de six semaines, associée à un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël et à l’entrée à Gaza d’une importante quantité d’aide humanitaire.
Mais certains alertent sur la lenteur des discussions par rapport à la gravité de la situation. « La temporalité des négociations, des discussions au niveau de l’ONU entre les gouvernements n’est pas du tout celle du terrain », tance Guillemette Thomas, la coordinatrice médicale pour la mission Palestine de Médecins sans frontières (MSF) France. « Je pense que les gouvernements ne prennent pas la mesure de la catastrophe qui se déroule aujourd’hui à Gaza. Il y a une urgence à faire quelque chose, une urgence à arrêter cette guerre, une urgence à arrêter ces massacres dans la bande de Gaza », urge-t-elle.
Et d’ajouter : « Tant qu’il n’y aura pas un cessez-le-feu immédiat et une entrée massive de l’aide humanitaire, ce ne sont que des paroles et la réalité du terrain fait qu’on a du mal à croire à tout ça ». Selon le dernier bilan du Hamas, 29 410 personnes sont mortes dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.
avec l’AFP