Après une intense semaine de projection, la phase cruciale de présentation des éléments de preuve relatifs aux événements tragiques du 28 septembre 2009 a pris fin ce mercredi à 13h à Conakry. Cette étape marque un tournant dans le procès qui se déroule sous la présidence du juge Ibrahima Sory 2 Tounkara, ouvrant ainsi la voie à la phase suivante : les débats sur les projections.
Les avocats ont exprimé leurs avis quant à cette étape. Me Thierno Amadou Diallo, dans son analyse, a souligné une inversion de rôles par le tribunal, regrettant que celui-ci ait débuté par les interviews du président Moussa Dadis Camara, postérieures aux événements. Il estime qu’il aurait été plus pertinent de débuter par les faits eux-mêmes, tels que l’arrivée de la foule, les interactions avec le Colonel Tiégboro, les discours politiques et l’intervention sanglante des militaires. Il met en lumière des éléments cruciaux révélés par la partie civile, envisageant de les exploiter dans les débats à venir pour inculper les accusés.
Cependant, Me Antoine Pépé Lamah défend vigoureusement son client Moussa Dadis Camara, affirmant qu’aucun élément ne l’incrimine. Convaincu de son innocence, il anticipe sa libération, arguant qu’aucune preuve ne relie Camara aux instructions ou aux moyens présumés ayant conduit au massacre. Au contraire, les vidéos projetées dépeignent un Camara ému par les événements, déterminé à faire éclater la vérité et à rendre justice aux victimes. Lamah se réjouit de l’évolution des débats, espérant que cela conduira à la libération de son client.
Ce tournant du procès du 28 septembre marque non seulement la fin d’une étape cruciale, mais aussi le début des débats passionnés qui détermineront le sort des accusés.
Aziz Camara