Dans le paysage littéraire guinéen, une ombre plane sur l’engagement des jeunes envers la lecture des œuvres littéraires, une réalité qui suscite les inquiétudes de nombreux écrivains locaux. Ces derniers lancent un appel passionné, invitant les jeunes à embrasser la lecture, tout en exhortant les autorités à soutenir cette initiative cruciale qu’ils considèrent comme la nourriture essentielle de l’esprit.
Il est alarmant de constater que peu de jeunes fréquentent les bibliothèques ou les centres de lecture pour enrichir leurs connaissances, une situation qui attriste de nombreux écrivains. Pourtant, la lecture revêt une importance capitale dans la vie professionnelle, comme l’explique El Hadj Ousmane Baldé, enseignant, écrivain et poète : « On ne peut sous-estimer l’importance du livre dans le monde d’aujourd’hui. Bien que la société soit immergée dans les médias sociaux et la connectivité, la tendance est à une lecture moins assidue. Parfois, lorsque vous partagez un texte en ligne, les gens ont tendance à le survoler, privilégiant les vidéos et les audios, reléguant ainsi l’écrit au second plan. »
L’avènement du numérique semble reléguer les ouvrages en papier au second plan, une évolution que El Hadj Ousmane Baldé ne condamne pas en soi. Cependant, il souligne l’importance d’utiliser le numérique de manière judicieuse au service de la littérature : « Le numérique devrait être un atout pour encourager la lecture. Il est essentiel de l’utiliser de manière rationnelle, en créant des forums, des groupes de discussion, des communautés en ligne qui incitent les gens à discuter de la lecture et de son importance. »
Malgré les difficultés, Ousmane Baldé est optimiste quant à l’avenir du livre et propose des solutions pour stimuler son épanouissement. Il insiste sur la nécessité de réinventer la culture de la lecture chez les jeunes, soulignant que le lecteur assidu à un jeune âge devient un adulte éclairé. « Si nous n’encourageons pas la lecture dès le plus jeune âge, cela deviendra un problème culturel persistant », ajoute-t-il.
Le jeune romancier conclut sur une note d’espoir en affirmant que, malgré les défis, le livre ne disparaîtra jamais. Selon lui, il suffit de moderniser certains vecteurs pour les adapter à l’évolution du temps. La lecture, insiste-t-il, demeure une source inépuisable d’enrichissement intellectuel et de développement personnel.
Alpha Amadou Diallo