C’était un discours sur un « ton enflammé », titre le Washington Post. Confronté à des doutes sur son âge et ses capacités cognitives, « le président s’est livré à quelques échanges avec des parlementaires républicains », ajoute le journal. Il a plaidé avec force un second mandat tout en attaquant son rival Donald Trump « qu’il considère comme une menace pour les droits individuels, la liberté et la démocratie ».
Joe Biden choisit le marteau plutôt que la branche d’olivier, écrit le site d’information Politico. Avec ce discours, le président « a lancé sa campagne contre Donald Trump de manière musclée ». Pour le New York Times, ce n’était pas un discours typique sur l’état de l’Union. Cette fois-ci, pas de longue liste de promesses et des choses réalisées. Joe Biden a présenté cette année électorale comme le souhaitaient ses conseilleurs, à savoir comme un « choix brutal entre deux candidats ».
L’image d’un homme fort, capable d’agir
Selon l’analyse de la chaîne CNN, « Joe Biden s’est efforcé de désamorcer son principal handicap : les craintes profondément ancrées chez des millions d’Américains, qui pensent qu’il est trop vieux pour effectuer un second mandat ». Comme l’écrit CNN, « il n’y a rien de pire pour un président que de paraître faible. C’est pourquoi chaque mot, chaque geste, chaque blague et chaque avertissement [contre les dangers que représente une victoire de Donald Trump, NDLR] visait à lui donner un air fort, déterminé ». Et ça a marché, estime CNN, « Joe Biden a fait le meilleur discours de sa vie ».
Un discours « sans impact » pour la campagne
Pour le National Review, le discours de Joe Biden n’aura pas d’impact sur la campagne. « Le président Biden est l’un des rares présidents dont l’âge est plus de deux fois supérieur à sa cote d’approbation. Ce discours n’y changera rien », écrit le journal pour lequel le président s’est adressé avant tout à sa base électorale.
« Il sera difficile de convaincre un électeur indépendant que l’économie est formidable », poursuit le quotidien, « étant donné le niveau élevé des prix et des taux d’intérêt, que les démocrates poursuivent une politique dure sur l’immigration, qu’ils se sont battus pour réduire les déficits, ou encore qu’ils défendent la démocratie alors qu’ils ont essayé de retirer des bulletins de vote le principal candidat républicain à la présidence ».
Haïti : vers une transition politique
La situation en Haïti devient de jour en jour plus préoccupante. Alors que les tractations diplomatiques se poursuivent pour entamer une transition politique. Mais quelle transition et avec quel objectif ? C’est l’une des questions soulevées par la presse haïtienne. « Même si ce Premier ministre détesté n’a su produire aucun consensus », écrit Le Nouvelliste, « son renversement par la force des armes des bandes armées augure tout simplement le retour à ces prises d’armes et de renversement de gouvernement observés pendant tout le XIXe et le début du XXe siècle en Haïti ».
Selon le journal, « le rapport de force n’est pas en faveur des progressistes. Ni de ce peuple fatigué, exaspéré, prêt à baiser l’anneau des nouveaux maîtres rien que pour pouvoir vivre un jour de plus, rien que pour pouvoir retourner chez lui… la désintégration du pays est patente », écrit Le Nouvelliste, avant de conclure : « Le plus triste est que le pire est encore possible ».
Les États-Unis craignent l’effondrement du pays
D’après le Miami Herald, Washington s’inquiète de la chute du gouvernement haïtien. « Si la police devient totalement incapable d’assurer l’ordre, si nous voyons l’aéroport ou le palais présidentiel tomber, c’est fini », explique un responsable de l’administration Biden au Miami Herald. Le gouvernement américain s’interroge aussi sur l’efficacité de la force internationale, dont il tente d’accélérer le déploiement. Il faudrait plus de 1 000 hommes, l’effectif promis par le Kenya, pour répondre aux exigences de la crise.
D’ailleurs, Gazette Haiti reprend l’information donnée par la BBC selon laquelle plusieurs policiers kényans ne souhaitent plus participer à la force multinationale, en raison de la violence des gangs. Les États-Unis, eux, ont déjà affirmé qu’ils n’enverront pas de troupes en Haïti. En revanche, ils pourraient rapidement dépêcher des forces spéciales pour protéger leur ambassade. C’est ce qu’a déclaré un responsable du ministère de Défense. Il s’agirait d’une unité antiterroriste des marines. Selon le site de la chaîne ABC, la décision finale sur le déploiement n’a pas encore été prise.
Source : Rfi