Dans l’effervescence de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), où militants et sympathisants se sont rassemblés en force pour la dernière assemblée avant le mois de Ramadan, l’heure était à la critique acerbe du régime en place. L’occasion a été saisie pour dresser un tableau cinglant de la gestion du pays par le Comité National pour le Redressement et le Développement (CNRD), les militaires au pouvoir depuis septembre 2021.
Sous les projecteurs, le coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG a pointé du doigt les manquements du régime actuel, dénonçant qu’il peine à faire mieux que son prédécesseur, le défunt Alpha Condé. Selon Souleymane Sousa Konaté, la situation en Guinée ne cesse de se détériorer : « Les Guinéens font aujourd’hui la différence entre le régime déchu et ceux qui nous gouvernent actuellement. Les trois maux dénoncés à l’époque persistent aujourd’hui. Sous le CNRD, sous Mamady Doumbouya, les arrestations et les détentions arbitraires continuent. Les partisans du CNRD peuvent désormais voler et détourner en toute impunité. La corruption bat des records, le désespoir s’installe dans notre pays. »
« Nous disons que trop c’est trop, » a-t-il poursuivi. « L’administration a été détruite par l’injustice. Les citoyens sont maltraités et arrêtés sans motif valable. C’est illégal. On ne peut pas construire une nation sur de telles bases illégales. Les magistrats de notre pays doivent se réveiller. »
Konaté a également comparé la situation en Guinée à celle du Sénégal et du Mali, où l’exécutif a été rappelé à l’ordre pour le respect de l’État de droit. « En Guinée, tout le monde parle de paix et de stabilité sociale, pendant que des enfants sont tués dans les rues de Conakry comme des abeilles. Pendant qu’on détourne les fonds publics. Ceux qui construisent aujourd’hui sont les détenteurs du pouvoir. Des milliards sont détournés pour réprimer la population. La seule chose qu’on nous reproche, c’est d’avoir dit non à l’arbitraire et à la corruption. Il est temps que cela cesse dans notre pays. »
Dans les rues de Conakry et des préfectures environnantes, la colère gronde. Les voix s’élèvent contre l’injustice et l’impunité qui semblent régner en maîtres. À l’UFDG, la mobilisation est forte, et le message est clair : le peuple guinéen refuse de se soumettre à un régime qui bafoue ses droits et pille ses ressources.
Alpha Amadou Diallo