Dans les rues animées de Kaloum, la frustration atteint son paroxysme. Les sinistrés du récent incendie au dépôt de carburant ont pris d’assaut les artères de la ville ce jeudi matin pour exprimer leur mécontentement. Leur revendication est claire : la reconstruction et la rénovation de leurs concessions ravagées par les flammes dévastatrices. Malgré les promesses des autorités locales de répertorier les victimes en vue de compensations, la colère persiste, comme en témoigne l’interpellation de quatre manifestants lors de cette journée mouvementée.
Parmi les sinistrés, Karamoko Yaya Soumah, qui a vu son foyer réduit en cendres, exprime l’angoisse qui ronge la communauté : « Nous sommes là, sans endroit où aller. Nous demandons simplement à l’État, au président général du corps, Mamadi Doumbouya, de reconstruire nos maisons. Les femmes sont descendues dans la rue parce qu’elles en ont assez. Nous passons nos nuits dehors, c’est insupportable. »
Cependant, toutes les voix ne sont pas unies dans cette quête de justice. Le président du conseil de quartier de Coronthie I, Elhadj Momo Soumah, critique sévèrement le comportement des manifestants. Il souligne que les autorités gouvernementales étaient déjà engagées dans le processus de réparation, mais que la manifestation a perturbé les efforts en cours : « Hier, nous avons informé les concessionnaires de se rendre au gouvernorat pour des informations supplémentaires sur la reconstruction et la rénovation des maisons. Nous avons même alerté le chef de secteur pour en informer tout le monde. Malheureusement, les femmes sont sorties dans la rue. »
Cette manifestation n’a pas été sans conséquences. Trois femmes et un homme ont été arrêtés lors des affrontements et condamnés à des peines avec sursis. La tension reste palpable dans les rues de Kaloum alors que la communauté sinistrée continue de demander réparation et reconstruction.
Saliou Keita