À Boké, les réactions affluent quant à la dissolution des conseils communaux à travers le pays. Au-delà de la satisfaction exprimée envers l’initiative du président de la transition, de nombreux citoyens expriment le désir de voir les responsables municipaux tenus pour responsables de leur gestion. Pour eux, cette dissolution représente une opportunité de renouvellement et d’amélioration de la gouvernance locale.
Alsény M’mah Camara se réjouit de cette décision en la qualifiant de « salutaire ». Cependant, il reste à voir si la mise en place des nouvelles délégations communales se fera rapidement. L’attente était grande parmi les citoyens pour cette décision du président Mamadi Doumbouya, qui avait promis le remplacement des maires avant la fin du premier trimestre de 2024.
Moussa Samou Bangoura estime que les maires doivent rendre des comptes : « Je pense que tous les maires dissous sur l’étendue du territoire doivent s’expliquer sur leur gestion. Ils doivent être audités pour évaluer leurs réalisations. Prenez par exemple le cas de Boké, combien de milliards ont été alloués à la ville de Boké, et pourtant, regardez l’état de la ville. »
De son côté, Amadou Condé s’oppose à la manière dont les conseillers communaux ont été dissous. Il fait référence au code de collectivité révisé de 2017, en particulier à son article 80, qui prévoit que les conseillers d’une collectivité dont au moins le tiers des membres ont été reconnus coupables de crimes ou de délits par le tribunal peuvent être dissous par décret. Il déclare : « Il n’est pas juste de dissoudre des élus. Il aurait été préférable de leur permettre de continuer leur travail en organisant de nouvelles élections. Le peuple de Guinée doit protester contre cette méthode. »
Le décret stipule également qu’aucun membre de la prochaine délégation spéciale ne sera candidat lors des futures élections communales.
Ousmane ZZ Camara