Dans une scène remarquable de retournement de situation lors de l’audience du 28 septembre, un seul homme se tenait dans la zone réservée aux avocats de la défense ce mardi 2 avril à la Cour d’appel de Conakry : Maître Mohamed Abou Camara. Ses pairs avaient choisi de boycotter la séance.
Malgré la demande de report déposée par les avocats de Dadis Camara et ses coaccusés, la Cour a décidé de poursuivre les débats. Elle a également décidé d’examiner la demande du ministère public visant à requalifier les faits.
Face à l’absence des avocats de la défense, le juge Ibrahima Sory II Tounkara a pris une décision inhabituelle en interrogeant directement les accusés présents à la barre. Mamadou Aliou Keita a déclaré qu’il ignorait pourquoi son avocat était absent. Moussa Dadis Camara a souligné que ses conseils n’avaient pas été officiellement informés de la reprise des audiences.
Les accusés ont alors demandé un délai pour contacter leurs avocats afin de les faire venir à l’audience. « Nous souffrons, nous sommes des pères de famille, nous sommes ici pour des faits qui sont en cours de jugement », a souligné le colonel Moussa Tiegboro Camara, exprimant ainsi leur inquiétude face à la situation.
Pendant ce temps, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, Algassimou Diallo, a affirmé que les avocats de la défense ainsi que ceux de la partie civile étaient informés de la tenue de l’audience.
Le juge Tounkara a encouragé les accusés à discuter plus en détail avec leurs conseils avant de décider de reporter le procès au 8 avril 2024, marquant ainsi un tournant crucial dans cette affaire judiciaire qui captive l’attention du public et des médias.
Algassimou L Diallo